Endettement et investissement de Sèvres

delacourMon intervention au Conseil municipal du 9 avril 2015, sur le budget porte sur deux points. Le premier est technique, et concerne la lisibilité du budget. Le second porte sur le fond, et sur l’effet confiscatoire d’un budget une fois de plus orienté vers le désendettement. 

 

 

Après les félicitations usuelles aux services qui ont produit un document très clair, notre première remarque porte sur la mise en perspective des chiffres du budget primitif. Nous ne pouvons qu’approuver la mise en perspective des chiffres sur une série de plusieurs années consécutive: cela permet de visualiser facilement les tendances et/ou les ruptures. Cependant, un budget se compare au réalisé des années antérieures, et non aux budgets primitifs des années antérieures, surtout lorsque le réalisé présente, année après année, des écarts importants avec les budgets primitifs. 

 

Notre collègue a souligné par exemple le taux de réalisation très bas, année après année du budget d’investissement. Cette non réalisation de la dépense a conduit au désendettement de la commune. Le budget présenté ici porte en germe la reproduction du scénario des années précédentes. Il est équilibré par un emprunt dit « d’équilibre », qui ne sera pas souscrit (totalement) car l’investissement ne sera pas réalisé. Notre collèque adjoint aux finances a souligné le faible taux d’endettement par habitant de la ville de Sèvres. Nous avons pu lire par ailleurs que Sèvres est deux fois moins endettée par habitant que la moyenne des communes du département. Dans ces conditions quelle est la vertu d’un désendettement encore accru, lorsqu’il revient à ne pas dépenser entièrement les sommes collectées par l’impôt auprès des Sévriens ? La dépense de la collectivité produit et redistribue de l’utilité aux Sévriens. Dépenser moins que la collecte, c’est prendre pour ne pas rendre aux Sévriens. Les efforts mentionnés par l’adjoint aux finances sont ceux consentis par les Sévriens, et non ceux faits par la municipalité, dont les choix sont ceux de la facilité :  ne pas augmenter les taux, c’est bien le minimum.  

 

On le voit il n’y a aucune vertu automatique au désendettement ni à la réduction des dépenses en soi : ce qui doit être apprécié c’est le prix payé pour produire de l’utilité: il est bon de payer moins pour avoir autant, mais il n’est pas intrinsèquement bon de réduire pour réduire, notamment si les services ou les soutiens nécessaires ne sont pas apportés aux Sévriens, alors que la totalité des sommes qui leur sont prises ne sont pas employées. Il n’est évidemment pas bon en soit de maintenir l’endettement « par principe », mais l’endettement doit permettre l’investissement, au service de projets utiles. 

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