Le Manifesto 2 : Faire progresser la justice dans la nouvelle Europe sociale

manifestoNous avons montré dans le commentaire de la proposition 1 à  quel point le dumping social et fiscal pratiqué dans certains pays de l'Union européenne pouvait entraîner de délocalisations, ou tout simplement de pression dans les pays à  haut niveau de protection sociale pour un alignement vers le bas des droits des travailleurs de ces pays. Cette situation n'est pas supportable, car si tout le monde s'accorde pour reconnaître à  cette belle idée d'Europe l'apport de la paix sur un continent anciennement déchiré par des guerres internes, la détérioration en matière de droits sociaux et de salaire des plus faibles est à  son tour porteuse de menaces sur la paix et génératrice de conflits sociaux graves à  l'échelle du continent. Il est déraisonnable que tel ou tel pays s'autorise à  baisser exagérément €“ jusqu'à  parfois les annuler- les impôts sur les sociétés ou les charges sur les salaires pour attirer sociétés et travailleurs diplômés ou non venus de pays voisins.

J'ai eu l'occasion très récente d'appeler un numéro vert de la société IBM, et après avoir obtenu le renseignement cherché, j'ai appris que l'opératrice était une Française travaillant dans un centre d'appel à  DUBLIN. A ma question sur les raisons de son expatriation là -bas, la réponse fut claire : le haut salaire, rendu possible par les faibles charges sociales, et lorsque je lui demandais, si ses dépenses de santé seraient prises en charge en cas de besoin, la réponse fut tout aussi claire : non, ou en tout cas pas au niveau de leur prise en charge en France.

On ne peut vraiment plus accepter que des sociétés et des salariés de haut niveau s'expatrient dans ces pays et reviennent. lorsque les choses vont mal dans leur pays d'accueil, comme l'ont fait certains traders français à  Londres revenus en France pour profiter de conditions plus avantageuses sur l'indemnisation du chômage.

Il faut à  l'évidence dans un premier temps organiser une concertation pour empêcher le dumping fiscal, puis progressivement, au fur et à  mesure que s'élève le niveau de vie dans les pays d'Europe de l'est, aller vers une harmonisation européenne dans le domaine des charges sociales pour aboutir, stade suprême, à  un SMIC européen, certes différencié selon les pays, mais avec une obligation de convergence dans le temps. C'est là  une condition impérative pour justifier l'union douanière et la libre circulation intra-communautaire des biens fabriqués à  l'intérieur de l'union, condition qui aurait du d'ailleurs précéder et non suivre l'harmonisation fiscale et sociale.

Seuls les socialistes peuvent agir en ce sens, car les libéraux placent au premier plan de leurs préoccupations l'intérêt des entreprises ou plus exactement celui des actionnaires dont les profits sont d'autant plus importants que les coà»ts pour les entreprises dont ils possèdent le capital (impôts et charges sociales) sont faibles.

Quant à  la méthode, elle consiste à  introduire plus de démocratie dans les institutions européennes. Seule la démocratie rend la parole aux citoyens, à  condition qu'ils acceptent de s'en saisir, afin de reconquérir leurs droits sur leur avenir. La justice sociale en Europe passera donc forcément par un vote massif aux élections du 7 juin, et un vote en faveur du parti socialiste.

 

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