Nos retraites en danger ?

La France bénéficie d’un système de retraites par répartition. C’est un système qui repose sur la solidarité entre les générations, au contraire du système d’assurance individuelle par capitalisation, en vigueur par exemple aux Etats-Unis, beaucoup plus vulnérable aux crises financières. La crise des subprimes a ainsi ruiné des milliers de retraités américains, obligés de reprendre une activité à plus de 70 ans pour gagner leur vie.
Tel qu’il est organisé en France, sur une base professionnelle, le système de retraite par répartition suppose que les cotisations des actifs soient d’un montant suffisant pour payer les pensions des retraités. Autrement dit, il suppose l’égalité suivante : cotisations des actifs  = pensions des retraités.
Or, compte tenu de l’allongement de la durée de vie, qui se traduit par un vieillissement de la population, les prestations à verser sont, depuis plusieurs années, supérieures aux cotisations des actifs. Le chômage persistant, la croissance limitée de l’économie, le faible taux d’activité des seniors n’arrangent pas les choses. C’est l’avenir même de notre  système par répartition qui est menacé.
Le besoin de financement peut être évalué à 45 milliards d’euros en 2025. Toute la question est de savoir comment financer ce déficit inéluctable. La droite et la gauche divergent sur les solutions.

Pour la droite, ce sont les travailleurs, y compris les plus fragiles, qui doivent financer le déséquilibre structurel des régimes de retraite. Sarkozy veut remettre en cause l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, conquête sociale de la présidence de François Mitterrand et garantie pour les salariés usés par le travail qui souhaitent partir. La droite veut en outre une nouvelle fois allonger la durée de cotisation obligatoire pour une retraite à taux plein et diminuer les retraites de tous ceux qui n’auraient pas « leurs trimestres ».
Pour la gauche, cette réforme est injuste et ne résoudra pas durablement le problème. D’autres solutions sont possibles. Martine Aubry a récemment présenté les propositions du parti socialiste. Il faut une réforme juste qui repose sur des efforts partagés, avec une contribution de tous les revenus, y compris ceux du capital. Il faut aussi prendre en compte la pénibilité du travail : l’espérance de vie des ouvriers est inférieure de 7 ans à celle des cadres. Il faut enfin améliorer l’emploi des seniors. Dans notre pays, trouver un emploi après 50 ans est quasi impossible et nombreux sont les cadres rejetés après 57 ans dans la préretraite, ce qui aggrave les déficits.
Le parti socialiste propose que ceux qui ont commencé à travailler jeunes et qui ont exercé des métiers pénibles puissent partir plus tôt en bénéficiant de bonifications d’annuité. Et, inversement, que ceux qui souhaitent travailler plus longtemps puissent partir plus tard. Cette réforme pour une retraite universelle et personnalisée est juste et ambitieuse, aux antipodes de la réforme de régression sociale que veut imposer la droite.
Pour en savoir plus : http://www.parti-socialiste.fr/retraites

 

 

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