Commentaires sur l'Ile Seguin

Lire ici le commentaire de Jean Pierre Schaeffer

 

  1. Un détail savoureux de démocratie locale : C'est en passant devant la mairie de Boulogne Billancourt que j'ai appris qu'une consultation électronique faite auprès des Boulonnais (et uniquement eux) avait abouti à choisir un des 3 projets. On touche là une des contradictions actuelles  du clivage commune/EPCI. Le projet est sur le territoire de Boulogne, donc les riverains d'en face, Saint Cloud Meudon et Sèvres n'ont pas été associés, même électroniquement à cette consultation  prétexte. On se situe  au niveau 1 à 2 de l'échelle de concertation de Mme Arnstein, échelle qui comprend huit niveaux, donc dans une fiction de participation de la population, en plus nulle pour les riverains de l'autre côté du fleuve. On peut poser la question du rôle de GPSO sur un sujet  qui se situe au barycentre de l'EPCI!
  2. Sur les processus en jeu : J. Nouvel est simplement un des maillons (un simple responsable de marketing verbal) dans une chaine de production qui vise avant tout à construire, en affichant un plan de financement équilibré (d'où les milliers de m2 rajoutés). Le fait qu'il s'agit d'équilibres fictifs, et que cela revient à fabriquer de la vacance ailleurs n'est pas un enjeu pour des opérateurs (SEM, divers intermédiaires en AMO) qui raisonnent dans leur logique de prestation de service. On aimerait bien savoir qui sont ceux qui vont mettre vraiment de l'argent, c'est à dire les propriétaires ultimes des surfaces bâties. Il est possible que les marges réalisées sur les 60 hectares du  Trapèze permettent à certains d'aborder les 10 hectares de Seguin de façon plus détendue mais c'est à vérifier. Il faut bien distinguer la chaîne des prestataires de service des financeurs ultimes. La culture a bon dos, et on aimerait connaître l'attractivité réelle d'équipements similaires situés dans des îles étroites reliés par deux ponts sur un seul côté, notamment pour les activités qui doivent s'équilibrer financièrement.
  3. Le fait que l'on reproduise une nullité architecturale  est sans doute propre à chaque génération de bureau, on a eu dans les années 80 les immondes bureaux de la colline de Saint Cloud, et les immeubles nuls (en cours de réfection) du Pont de Sèvres. Donc le fait que l'on saccage une fois de plus un secteur qui est remarquable sur le plan des paysages, c'est  usuel.
  4. Le débat formel sur les tours (pour contre) est une façon d'évacuer un vrai débat sur la qualité d'architecturale et l'insertion du bâti dans le cadre.  Il est étonnant de voir que la thématique de l'architecture productrice d'un "signal" a la vie dure et que l'on arrive à vendre cela aux élus actuellement. Parmi les questions  à se poser sur la "tour" est sa tripaille technique, son accès, son fonctionnement interne ( quelle surface de plateau ?).
  5. Sur le paysage, je suggère que l'on fasse faire par des étudiants une synthèse des très nombreuses analyses de paysages pour ce site  faites par nombre de paysagistes et urbanistes  connus (Grether et d'autres)  et moins connus, commandités  tant par Renault que l'Etat , les Ville ou les SEM compétentes. La plupart insistaient sur les vues, les percées. Le projet qui a été présenté comme choisi par le vote (!) populaire semble un tour de passe-passe qui me semble ne tenir aucun compte de ces analyses. Quant aux espaces verts centraux, leur échelle s'apparente davantage à des jardinières, on voudrait voir les ombres portées du bâti au fil des journées et des saisons...
  6. Concernant la desserte du secteur : le fonctionnement et l'organisation des réseaux de transport, le bus est un enjeu majeur, mais il a le défaut de ne pas dépendre d'infrastructures lourdes à réaliser sur 10 ans (les voraces tunneliers chers à M. Blanc!), mais juste d'une peu d'organisation et de dépenses de fonctionnement que l'on peut mettre en place très vite...L'objectif serait juste de passer d'un BBQS (bus à basse qualité de service) à un BQSO bus à qualité de service ordinaire...
  7. Le pire n'est pas toujours sûr et on peut espérer que la crise pourra avoir un effet lénifiant sur ces projets

JP Schaefer

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