Chroniques du Conseil municipal du 9 juillet 2020

Un troisième conseil municipal valant presque « premier conseil » de la nouvelle équipe avec des premiers sujets de fond traités et souvent maltraités.

Les choses sérieuses ont vraiment commencé avec le règlement intérieur. Un règlement est souvent rébarbatif, mais c’est l’occasion de formaliser notre pratique démocratique.

Arrive le gros morceau avec le compte administratif et une présentation élogieuse par l’adjoint aux finances

Nous abordons le grand chapitre des travaux où l’on va vite parler en millions d’euros pour des avenants. Mais tout va très bien !

 

Pour commencer, ce sont les travaux de l’été dernier de l’école Cotton qui passent de 210 k€ à 363 k€ parce qu’on a soit rajouté des prestations nécessaires au bon achèvement des travaux, soit enrichi le cahier des charges et … qu’il y a eu des contraintes en temps pour réaliser les travaux. L’an passé, les élus d’opposition avaient voté contre le recours à la Société Publique Locale Seine Ouest Aménagement, structure opaque

Second dossier en lien avec la SPL SOA : un nouvel avenant pour la construction du restaurant du SEL, dont le coût s’envole avec une augmentation supplémentaire de 471.000 €.

Enfin nous abordons les questions posées par la liste SEVRES EN TRANSITION : Première question concernant les bâtiments au 99/101 Grande Rue et Seconde question sur les mesures que prendra la ville pour compenser les effets du confinement sur les foyers les plus modestes. 

En apéritif, quelques désignations de membres à diverses commissions de la métropole, du club des villes et territoires cyclable, de personnes qualifiées pour le SEL, etc. 

  • On y trouve déjà la première perle du maire avec la liste des «nominés » pour la commission communale des impôts directs, 32 noms proposés dont 29 hommes ! La plupart des personnes présentées sont soit des conjoints d’élues, soit des anciens élus de la majorité. Belle preuve d’ouverture ! Les femmes seraient-elles moins prédisposées à parler gestion des impôts de la ville ? Mais où est l’erreur la plus grave : avoir une vision archaïque des personnes qualifiées pour cette commission ou l’absence de réaction du maire qui avait déjà été alerté en début du mandat précédent. Nous protestons en arguant que le maire aurait pu nous demander des candidat-es pour préparer la séance….on nous renvoie dans nos buts.

  • Pour la désignation de personnes qualifiées au CA du SEL, le maire n’a pas non plus retenu l’excellente candidature de Didier Valon présentée par SÈVRES EN TRANSITION.

  • La participation de la ville à l’association des villes pour le vote électronique nous permet de dénoncer cette politique du tout numérique aux élections. Ce choix est défendu par le maire comme de nature à favoriser le taux de participation. Quand on voit le taux de participation à Sèvres à la dernière élection (40% comme partout), on peut douter que ce soit le bon argument.

Les choses sérieuses ont vraiment commencé avec le règlement intérieur. Un règlement est souvent rébarbatif, mais c’est l’occasion de formaliser notre pratique démocratique.

  • Les demandes de SÈVRES EN TRANSITION portent toujours sur plus d’informations en amont des conseils pour les élus, afin, par exemple de ne pas découvrir les vœux, les délégations du maire ou les questions en cours de conseil. C’est important pour pouvoir se préparer, amender voire converger.

  • Globalement, le maire ne s’oppose pas à ces propositions et en reconnait le bien fondé. C’est à mettre au crédit de SÈVRES EN TRANSITION de les avoir initiées et au crédit du maire d’en convenir. Pour autant, il s’oppose à inscrire ces avancées dans le règlement intérieur pour « garder de la souplesse ». A minima, l’esprit de ces règles aurait pu y figurer, c’est dommage car cela fragilise des avancées de la vie démocratique.

  • Concernant la place accordée aux groupes minoritaires dans le Sévrien, le maire n’en démord pas et à coups de contre jurisprudences défend un espace pour sa majorité d’environ 50% de la publication en proposant 577 signes par élus minoritaires. Nous défendions les 2/3 de l’espace pour les minoritaires (comme dans le mandat précédent) arguant que l’ensemble du Sévrien ou d’autres publications non récurrentes sont déjà dédiés à l’action municipale. Le troisième groupe fait grise mine avec un seul élu, il est réduit à la portion congrue. Le maire, bon seigneur, lui conseille … de quémander de la place au groupe SÈVRES EN TRANSITION (!). Ben voyons !

On vote contre le règlement.

 

Arrive le gros morceau avec le compte administratif et une présentation élogieuse par l’adjoint aux finances (on n’est jamais mieux servi que par soi même) de la politique d’économies de la ville qui crée un excédent de plus de 14 millions d’€ sur l’exercice 2019.

  • Comment peut-on être si fier de ces excédents et de ne pas plus investir pour le bien commun, alors qu’il manque tant de services de base aux plus modestes, que les prestations sont si élevées pour les classes moyennes et que l’avenir ne s’anticipe pas à la vitesse qu’il faudrait si l’on veut rester dans les accords de Paris du 0 Carbonne en 2050 ?
  • De nouveau, une perle avec l’adjoint aux finances qui refuse de reconnaitre que le taux de participation des Sévrien-nes augmente, alors que c’est le cas pour la restauration ou la piscine. Tellement obsédée par les économies, la majorité oublie d’où elle les tire ! Dans la foulée, ce sont les futures tarifications avec un principe de non augmentation pour l’année suivante qui est proposé, soit une politique de modération.

  • Certes, il est préférable de voir une stabilisation des tarifs après l’année 2019/20, mais nous ne pouvons nous satisfaire des montants demandés par exemple pour les activités périscolaires. Des villes moins riches des Hauts-de-Seine affichent des montants de repas ou des journées d’accueil loisirs deux fois moins élevées pour toutes les tranches, favorisant par là-même l’accueil des plus modestes, mais aussi la mixité sociale : moins nombreux sont ceux qui hésitent entre nounou et accueil municipal.

  • La majorité se contente de dire que vue la fréquentation, c’est que l’offre correspond à la demande, comme si un service public s’analysait comme un service marchand d’offres et demandes. C’est donc là un marqueur politique libéral très fort de notre municipalité.

  • N’était-ce pas l’année où marquer notre solidarité avec les Sévrien-nes touché-es par le confinement ? Non, la ville a suffisamment fait[1] et les aides seront au cas par cas via le CCAS en fonction des besoins. Pourtant une autre logique plus solidaire est possible pour continuer à aider les Sévrien-nes, à titre d’exemple, le département – pourtant pas révolutionnaire – équipe les collégiens de tablettes, et la Région les lycéens d’ordinateurs portables. Et Sèvres ? On a déjà donné ! (cf. dernière question au maire).

Nous abordons le grand chapitre des travaux où l’on va vite parler en millions d’euros pour des avenants. Mais tout va très bien !

  • Pour commencer, ce sont les travaux de l’été dernier de l’école Cotton qui passent de 210 k€ à 363 k€ parce qu’on a soit rajouté des prestations nécessaires au bon achèvement des travaux, soit enrichi le cahier des charges et … qu’il y a eu des contraintes en temps pour réaliser les travaux. L’an passé, les élus d’opposition avaient voté contre le recours à la Société Publique Locale Seine Ouest Aménagement, structure opaque. Les très longues explications de l’adjoint aux travaux ne sont pas satisfaisantes. Au bilan, une solution présentée à 210.000 euros atterrit à une augmentation de 48%, sans que le conseil ne puisse en délibérer préalablement. C’est fait et on vous présente la facture : pour nous c’est évidemment grave pour l’utilisation des deniers publics, mais c’est aussi grave en termes de démocratie Interpelé le maire a dit que « puisque c’est comme ça, la prochaine je serai plus dur ! ». Et si simplement, on était plus rigoureux dans le montage et le suivi des marchés ?

  • Second dossier en lien avec la SPL SOA : un nouvel avenant pour la construction du restaurant du SEL, dont le coût s’envole avec une augmentation supplémentaire de 471.000 €. Le coût total est désormais de 3,48 M€ sur un marché initial de 1,58 M€. Rien que de très naturel car on n’avait pas imaginé que l’Architecte des Bâtiments de France pourrait avoir des exigences (avenant N°1). On n’a pas non plus imaginé que les sols pouvaient être pollués (avenant N°2). Là encore, l’opacité portée par la SPL SOA interroge vraiment !

Le maire tient à nous donner quelques informations sur les travaux de reconstruction de la digue des Etangs de Corot à Ville d’Avray. Le projet prévoit de couper plusieurs tilleuls centenaires….et modifiera profondément le paysage. Ces travaux sont rendus nécessaires par le risque de rupture de la digue des étangs qui entrainerait un véritable tsunami pour Sèvres. Personne ne vous en a jamais rien dit, alors que le sujet est sur la table depuis 2018 ! Dormez en paix braves gens….à suivre !

 

Nous abordons tardivement les vœux et questions :

 

Notre groupe avait déposé un voeu, la majorité aussi et on peut se réjouir d’une fusion réussie des deux textes votée à l’unanimité pour que le collège de Sèvres puisse retrouver l’usage du bâtiment C et de sa cour. C’est un minimum pour le plus petit collège des Hauts-de-Seine en surface et qui accueille le plus grand effectif (+ de 1000 élèves) de ne pas se voir amputer de tout un bâtiment surtout en période de distanciation sociale. La dynamique des parents et des associations de parents (large pétition) a commencé à payer.

 

Les questions de SÈVRES EN TRANSITION*

Le conseil se termine vers 23 h 15, toujours dans cette chaleur d’été et de mauvaise climatisation du SEL depuis qu’on ne peut plus faire courant d’air. Un pot mérité est offert après 4 heures de débat sans pause.


[1] La Covid va effectivement d’après le Maire impacter le budget de la ville à hauteur d’environ 1 M€ en dépenses directes (par exemple les masques), en dépenses indirectes (par exemple les annulations de voyages) ou encore en effets induits (par exemple les moindres recettes).

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