La démocratie bafouée

Une fois de plus, le Président de la République aura montré au cours des dernières semaines dans quel mépris il tient les Français. Après l’interminable feuilleton politicien du remaniement ministériel, il a reconduit le même Premier ministre et annoncé qu’il poursuivra sa politique d’injustice sociale que nos concitoyens rejettent pourtant massivement.

Bien qu’il revendique l’héritage gaulliste, jamais, depuis le début de son mandat, le Président de la République n’a montré sa volonté d’être le président de tous les Français. Bien au contraire. Il abuse de l’autorité et de la légitimité que lui a conférées son élection de 2007, pour mener une politique au service d’un clan, oublieuse de l’intérêt général, et qui méconnaît les autres légitimités, y compris celle du Parlement, comme le montre le récent passage en force de l’exécutif contre des amendements pourtant adoptés à l’unanimité par l’Assemblée nationale.
Être démocrate, c’est aussi reconnaître la légitimité de l’expression des corps intermédiaires, des organisations syndicales, des associations, c’est accepter d’écouter les forces vives qui manifestent leur opposition et de négocier avec elles.
Il ne suffit pas d’affirmer sa volonté de réformer, comme le fait Nicolas Sarkozy. Encore faut-il que les réformes soient acceptées. Sinon on ne fait qu’accentuer la défiance et le ressentiment des citoyens, alors que notre pays a besoin de confiance pour sortir de la crise dans laquelle il s’enfonce.

 

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