Rapport égalité femmes-hommes 2024 au Conseil municipal du 13 février 2025

Dans le rapport une partie est relative à la politique de ressources humaines de la collectivité en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et l’autre partie concerne les politiques publiques mises en œuvre sur le territoire pour favoriser l’égalité femmes-hommes.
Plutôt qu’un rapport décevant car sans analyses sérieuses et sans objectifs, la Ville doit se saisir de la norme ISO 53800 https://www.iso.org/obp/ui/fr/#iso:std:iso:53800:ed-1:v1:fr:std:iso:53800:ed-1:v1:fr et suivre le Cahier des charges commun au Label Diversité et au Label Egalité Professionnelle entre les femmes et les hommes – Applicable à la fonction publique – AFNOR Certification de novembre 2023


En 2023, le rapport ciblait les femmes en traitant leurs absences d’absentéisme, congés maladie et maternité inclus. Par suite de mes vigoureuses protestations avec Catherine Candelier, en conseil municipal, le terme d’absentéisme a disparu et je note quelques circonvolutions dans le rapport qui amèneraient à minorer les sanctions de la prime d’activité sur les femmes. Le rapport est illustré de montages d’intelligence artificielle confondants. Images de cadres supérieurs costumes cravates et femmes toutes en robe avec une balance de justice comme si l’égalité n’avait pas toujours été un combat, et une jolie photo de deux mains de cadres.

 

La majorité s’enorgueillit que « Sur les 4 critères de l’index de l’égalité femmes-hommes, la note remportée par la Ville de Sèvres en 2024 est de 93 points sur 100 alors que la note moyenne des communes du département de plus de 40 000 habitants a été de 82 points sur 100 et que la note nationale était de 84 points sur 100. » Si on cherche de moins bonnes notes 78 points pour le conseil départemental des Hauts-de-Seine où Grégoire de la Roncière siège dans la majorité et 85 points à l’intercommunalité GPSO dont il est un des Vice-Présidents. Si vous cherchez des meilleures notes, Paris est à 95 et Grenoble à 98.

 

Les 4 critères sont très lapidaires, et pour le ministère la seule note admissible est 100.
Ainsi on voit que pour les entreprises seules 2% ont atteint les objectifs fixés et 98% non.
Les 4 critères sont :
Ecart de rémunération entre H et F titulaires
Ecart de rémunération entre H et F contractuels
Ecart de taux de promotion entre H et F
Nombre d’agents publics du sexe sous représenté parmi les 10 plus hautes rémunérations.

 

Le cinquième critère pour le privé est « Pourcentage de salariées ayant bénéficié d’une augmentation dans l’année suivant leur retour de congé de maternité » Pour la municipalité, il faudrait ajouter le pourcentage de salariées ayant été sanctionnées financièrement à cause de leur congé maternité.
La prime d’activité de la Ville, qui sanctionne principalement les absences des femmes de catégories C et B est une insulte à l’égalité homme-femme

 

Dans le rapport lui-même : Il y a beaucoup d’expositions mais pas de solutions.

 

Les comparaisons des rémunérations indiquent toujours un différentiel inexpliqué entre femmes et hommes, même s’il est plus faible qu’au niveau national. Je ne vois pas les mesures pour y remédier. Il faut détecter les écarts salariaux et abonder un fond pour y remédier. Il doit y avoir des rattrapages, des compensations.
De même, on note une commission avec 6 hommes et 3 femmes, comme la commission d’appel d’offres et rien n’est prévu pour y remédier. Ça parait pourtant très simple.

 

Le conseil communal des jeunes est très féminisé. En quelques années, il y a une quasi-disparition des garçons. On peut y introduire de la démocratie dans leur désignation et accessoirement s’interroger sur la disparition des garçons et sur le « grand remplacement » féminin en œuvre. Des collèges genrés sont utilisés par la plupart des communes. Il faut non seulement mobiliser les conseillers pour les manifestations patriotiques mais mobiliser les jeunes conseillers contre les stéréotypes sexuels.

 

Il est indiqué que « Les couples avec enfants restent majoritaires (47,1%) » phrase un peu étonnante, les couples avec enfants représentent 28% des ménages, leur décroissance est constante et la part des personnes seules gagne 5 points pour arriver à 38% des ménages (4000 personnes, non citées, invisibilisées dans le rapport). Depuis 2010 on a perdu 4 points dans cette catégorie de ménages avec enfants. Les ménages d’une personne sont majoritairement composés de femmes.
L’extrême « stabilité des violences intrafamiliales » laisse un peu pantois car rien n’est indiqué quant aux mesures prises pour aider à la réduction de ce haut niveau de violences.
On cite les « violences sexuelles et conjugales » et puis rien ou pas grand-chose par rapport aux centaines d’actes violents recensés qui augmentent.
Sinon un focus sur l’aide aux victimes et pas grand-chose sur la sanction et l’éducation des agresseurs.
Ce sont les hommes les agresseurs dans toutes les catégories sociales.

 

Il faut penser à la promotion des droits des femmes et à l’éducation contre les stéréotypes dès le plus jeune âge.
Se transformer en ville non-sexiste, c’est faire de l’information et de l’éducation aux garçons et aux hommes et pas uniquement secourir les femmes et leur apprendre à se défendre. Analysons subventions et offres de la ville au prisme du genre. Qui profite des investissements, des primes et subventions ? On voit que la Maison de la Colline est réservée aux hommes, que la monoparentalité n’est pas un sujet pour l’équipe actuelle et que les 4 logements passerelle sont inefficaces. Il faut un lieu de vie et d’accueil pour les femmes.
Il faut des formations anti sexistes dans le personnel municipal et chez les élu.e.s.
Nous devons œuvrer à une éducation anti viriliste dès le plus jeune âge. Les comportements genrés normatifs sont toxiques pour l’éducation des hommes qui paient le tribut d’un laxisme de la société et d’une acceptation de la violence.

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