Sénatoriales 2011
Les socialistes et l’ensemble de la gauche ont remporté le 23 septembre dernier une victoire qui fera date dans l’histoire de la Vème République. Pour la première fois depuis 1958, la Chambre haute connaît l’alternance. La Gauche y compte désormais 177 sièges sur un total de 348, soit deux de plus que la majorité absolue. Le nouveau Président du Sénat est un socialiste, Jean-Pierre Bel, élu de l’Ariège.
Certes, les nombreuses mairies et régions et les nombreux départements conquis par les socialistes avec l’ensemble de la gauche depuis 10 ans laissaient espérer un changement de majorité, puisque les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par les élus locaux. Mais rien n’était gagné ; il fallait à la Gauche remporter 23 sièges. Elle a su se rassembler pour finalement gagner 25 sièges et infliger une cinglante défaite au président de la République et à la politique d’injustice de son gouvernement.
Les élus locaux ont exprimé la volonté profonde de changement des Français. Ce sont eux qui dans les communes, dans les départements, dans les régions réparent au quotidien les inégalités et les souffrances sociales. Ce sont eux qui suppléent localement les reculs de l’Etat et les défaillances des services publics, souvent au prix de lourdes difficultés financières. La nouvelle étape de la décentralisation (loi de responsabilité locale) voulue par la droite s’est en effet traduite par de nombreux transferts de compétences sans transferts des moyens financiers nécessaires. Et beaucoup de départements, comme la Seine-Saint-Denis, qui concentrent des populations en grande difficulté sociale, sont aujourd’hui exsangues, comme l’a récemment rappelé Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France.
Les conséquences de cette conquête du Sénat par la gauche sont immenses. Elle met fin à une anomalie démocratique permise par un mode de scrutin traditionnellement très défavorable à la gauche. Elle ouvre aussi une nouvelle ère, à un an de l’élection présidentielle. Comme l’a déclaré Jean-Pierre Bel, « il nous appartient de bâtir un nouveau Sénat, représentatif de tous les territoires, dans toute leur richesse et toute leur diversité, un Sénat plus moderne et plus modeste, qui accompagnera le profond mouvement de réforme dont notre pays a besoin ».