Non à une annexe de la Défense sur l'ile Seguin
Plus de 20 ans après l’abandon par Renault de son site industriel de Boulogne-Billancourt, l’Île Seguin reste une friche pour laquelle les municipalités successives de la ville ont été incapables de faire aboutir un quelconque projet d’aménagement.
On se souvient de la décision de la fondation Pinault de s’installer à Venise devant les incertitudes du devenir de l’Île. Dernier épisode, le maire de la ville, M. Baguet, renie ses engagements de campagne (faire un quartier vert, limiter les droits à construire à 110000 m2, installer des équipements culturels, un grand jardin, un étang, des guinguettes...) en soumettant à révision le plan local d’urbanisme de l’Île. Exit le caractère culturel et verdoyant de l’Île, bienvenue à un nouveau quartier de la Défense. Les droits à construire sont triplés, et l’architecte Jean Nouvel, associé au projet, envisage des tours pouvant atteindre 160 m de haut, soit une élévation supérieure à celle des collines environnantes ! On comprend ainsi les réactions vives des nouveaux occupants du quartier du Trapèze, qui pensaient bénéficier d’une vue dégagée sur la vallée de la Seine. Les associations de riverains sont vent debout contre ces nouvelles orientations. La zizanie gagne les membres du Conseil Municipal, des adjoints UMP de M. Baguet démissionnent, refusant ainsi de cautionner ce projet. L’Île Séguin est un site exceptionnel et mérite un destin exceptionnel : une dimension culturelle forte, associée à un esprit de laboratoire urbain du XXIème siècle, devraient en être les moteurs. Mais pas de devenir une annexe de La Défense.