J'ai vécu la révolution du Jasmin
J'étais dans le sud tunisien près de Sidi Bouzid quand Mohamed Bouazizi s'est immolé, tragédie extrême traumatisante pour ceux et celles qui ont eu a la vivre de près.
Tout est parti d'une révolte en passe de devenir une grande Révolution : révolte contre le chômage mais aussi et surtout contre l'humiliation et la terreur, institutionnalisées par le régime de Ben Ali et ses sbires ; une dictature d’un machiavélisme dont on ne revient pas, tant on en découvre encore la puissance de nuisance.
C'est une révolte déclenchée par un peuple à travers ses jeunes éduqués, riches de leur histoire millénaire et qui grâce à l'utilisation d'Internet, ont permis malgré les censures, l'organisation et l’amplification de la contestation au point d'en faire un acte révolutionnaire.
Le volcan grondait depuis longtemps
Cette Révolution est contre toutes les indignités.
- Elle est pacifique, on l'appelle la révolution du jasmin,
- Elle est contre le chômage en raison entre autre du déséquilibre régional,
- Elle est pour une meilleure participation du peuple à la prise de décision concernant son avenir,
- Elle n'a pas de leaders politiques, une première dans l’histoire des révolutions
C'est une onde de choc partie d'un pays arabe et musulman d’une dimension planétaire, un bouleversement qui interpelle tous les pays en particulier ceux du monde arabe et du bassin méditerranéen. La mondialisation c'est aussi cela.
C'est la victoire des gens du Savoir et de la place nette lancée par Internet contre les gens de l'inculture, de la rapacité et du mépris des peuples.
C’est une révolution soutenue par une armée républicaine qui force l'admiration par le respect qu’elle a de sa fonction : la protection du pays et de son peuple.
Elle est l’expression d’un changement entre les générations marqué par la solidarité, avec l’émergence d'une jeunesse libérée de la peur qui tétanisait les adultes tant les menaces sur tout (vie,droits, salaire, domicile, biens, etc..) étaient devenus la règle.
La Révolution de Tunisie est à l’image de l’histoire et des fleurs du pays :
Feu, flamme et douceur du jasmin.
Dans les temps passés, l’épouse d Hasdrubal s’était jetée dans le feu avec ses enfants pour sauver son honneur et celui de son peuple. Le 17 décembre 2011, Mohamed Bouazizi s’est immolé, sacrifice d’un seul homme salvateur de tout un peuple. Ce jour et demain, la fleur et le parfum de Jasmin rappelleront que la Tunisie est liberté et douceur.
«Les tyrans ne nous paraissent grands que parce que nous sommes à genoux» (la Boétie).
Pour revoir le diaporama réalisé et envoyé par des jeunes de Tunis, cliquez ici
Fz Malki Bensoltane
Coordinatrice Comité Tunisie dialogue sud nord Méditerranée
Présidente Méditerravenir