Rupture ou es-tu ?
Nicolas Sarkozy avait promis la €œrupture€ et illustré ce concept de slogans-chocs, tel le fameux €œtravailler plus pour gagner plus !€. Cette façade traduisait la fascination sarkosyenne pour le modèle anglo-saxon du €œmoins d'Etat€ et de plus de €œflexibilité du travail€. Ce remède, il allait l'administrer sans tarder à notre chère France.
Ce scénario fut mis en scène prestement : cadeaux fiscaux aux plus aisés, détricotage des 35 heures, encouragement aux heures supplémentaires, autonomie des universités, réduction des effectifs de l'Education nationale, fusion des ASSEDIC et de l'ANPE€¦ la liste est longue et ici incomplète.
En parallèle, Sarkozy voulait brouiller les cartes en pratiquant l'ouverture à gauche.
Pour l'ouverture à gauche, Bernard Kouchner, Martin Hirsch, Eric Besson et d'autres ont été enrôlés.
Las, une crise financière liée aux emprunts immobiliers à risque (les fameuses sub-primes) a éclaté fin 2007. Puis elle a pris de l'ampleur et est devenue une déferlante destructrice pour pratiquement toutes les économies de la planète, dont celle de la France bien entendu !
Ce choc a, apparemment, mis à mal le socle doctrinal de l'ultralibéralisme : dérégulation maximale, confiance dans les mécanismes de marché. A gauche, on clame la fin du capitalisme, à droite quelques-uns émettent des doutes sur l'économie de marché. « Le laisser-faire, c'est fini. Le marché qui a toujours raison, c'est fini », déclare Nicolas Sarkozy.
Ceci pourrait laisser entendre que les multiples plans de relance, en France et ailleurs, ont pour but de faire redémarrer l'économie sur de nouvelles bases doctrinales (davantage de régulation par exemple) et sociétales (priorité au développement durable). A y regarder de plus près, il apparait que la première priorité est le sauvetage des banques, la seconde la sauvegarde des entreprises, mais qu'aucune priorité n'est donnée à la protection des plus faibles .
Rupture, o๠es tu ?