Les propositions du parti socialiste pour sortir de la crise
Au contraire de la droite dont le plan de relance repose essentiellement sur le soutien aux entreprises, les socialistes entendent agir à la fois sur la consommation et l'investissement. Nous analysons en effet la crise actuelle comme le résultat d'une insuffisance de la demande globale justifiant un effort de relance non seulement en direction des entreprises mais aussi des ménages.
Pour être efficaces les mesures de relance doivent en premier lieu porter sur le soutien à la consommation des plus démunis. En effet, comme l'explique Eric Heyer économiste et directeur adjoint du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques, « pour faire une relance keynésienne efficace, il faut se concentrer sur ceux qui épargnent le moins » c'est-à -dire les personnes ayant les plus bas revenus. C'est pourquoi la proposition d'une aide immédiate de 500 euros à tous les bénéficiaires de la prime pour l'emploi (9 millions de salariés) et à tous les bénéficiaires de minima sociaux est une « mesure parfaite ». Pour protéger les salariés précaires, les plus touchés actuellement par le chômage, le PS propose par ailleurs d'augmenter la durée et le montant de l'indemnisation du chômage partiel et d'allonger de six mois la durée d'indemnisation pour les chômeurs en fin de droits. Enfin le PS propose la création de 100 000 emplois aidés supplémentaires, contrats verts et emplois associatifs, qui seront pris en charge à 75% par l'à‰tat.
Soucieux d'une relance équilibrée, le PS n'oublie pas les entreprises mais ne veut pas comme la droite signer des chèques en blanc. Il propose de relancer l'investissement public en doublant les dotations de l'à‰tat aux collectivités locales et en mettant en oeuvre un plan de rattrapage pour l'hôpital public. Il exige à cet égard le gel des 20 000 suppressions de postes dans les hôpitaux. Il propose aussi de soutenir les entreprises du bà¢timent et des travaux publics, mais en donnant la priorité à la construction de 300 000 logements sociaux.
Pour répondre aux difficultés des PME, le PS propose de mettre en place un crédit impôt-recherche bonifié et spécifique pour les PME-TPE innovantes intervenant dans l'économie verte, de moduler l'impôt sur les sociétés suivant que les bénéfices sont réinvestis ou non et de favoriser l'obtention de crédits par une intervention contraignante de l'à‰tat auprès des banques recapitalisées. Enfin, la création de fonds régionaux d'investissement et de réindustrialisation vise à inciter au développement des énergies renouvelables, des technologies propres et des éco-industries.
Le plan de relance socialiste a été chiffré très précisément. Il engage 50 milliards d'euros de moyens financiers, ce qui représente plus du double du plan Sarkozy tel qu'il a été présenté par le gouvernement (26 milliards d'euros) et plus de 10 fois les mesures nouvelles effectives de ce même plan. Notre plan est financé par l'annulation du paquet fiscal de juillet 2007 qui apporterait 10 milliards en 2009 et 15 milliards en régime de croisière. Surtout, à l'inverse du plan Sarkozy qui va détériorer les comptes publics, notre plan apporte des recettes parce qu'il contient surtout des mesures visant à relancer la consommation et l'investissement immédiatement.
Ce plan d'urgence pour sortir de la crise n'est pas le programme de gouvernement du PS pour les années à venir. Nous ne réglons pas par ce plan les déséquilibres fondamentaux du système. Il n'en est pas moins cohérent avec notre vision à long terme pour la France : régulation financière, répartition plus équilibrée des revenus entre capital et travail et sécurité sociale professionnelle.
Retrouvez les détails du plan de relance sur le site : www.agirvraimentcontrelacrise.fr/