La révolte des enseignants chercheurs
Dans son discours du 22 janvier, Nicolas Sarkozy a déclaré les « structures » universitaires « archaà¯ques ». Ce discours d'une grande maladresse, a ulcéré les enseignants-chercheurs de nos universités.
L'université est l'avenir du pays, or elle manque cruellement de moyens et de plus en plus elle n'offre que des postes précaires aux jeunes chercheurs ; un rapport du ministère prévoit même une diminution de 30% des doctorants d'ici 2017.
L'université est l'avenir du pays, or elle manque cruellement de moyens et de plus en plus elle n'offre que des postes précaires aux jeunes chercheurs ; un rapport du ministère prévoit même une diminution de 30% des doctorants d'ici 2017.
La recherche, toutes disciplines confondues, forme à la rigueur et à l'exigence intellectuelle. Les entreprises et les administrations devraient puiser dans ce vivier intellectuel de premier ordre. Mais elles ne le font pas et, de ce fait, l'université en France est depuis longtemps quelque peu coupée du reste des forces vives.
En France, des avancées scientifiques au fort potentiel peuvent être ignorées de l'Etat comme des entreprises. Frédéric Dardel le rappelait dans une conférence de Sèvres-Débats : les chercheurs du Génopôle d'Evry étaient pionniers dans la course au séquençage du génome, mais ce sont les Américains qui y ont mis les moyens.
Ceci a des conséquences désastreuses dans un environnement mondialisé o๠la nécessité pour chaque pays d'innover est devenue impérative.
Valérie Pécresse a fait des propositions pour casser le moule rigide de la centralisation et donner aux universités leur autonomie. Elle a proposé une réforme du statut des enseignants-chercheurs. Nicolas Sarkozy a brisé cette dynamique et engendré une remise en cause violente des projets de réforme.
Pourtant, il y a de bonnes propositions dans ces projets. Mathias Fink, père de l'échographie et créateur de quatre entreprises de technologie, titulaire de la chaire de l'innovation au collège de France, le dit clairement : il est en faveur de l'évaluation des chercheurs, par des comités scientifiques associant des collègues étrangers ; quant à l'autonomie des universités, il y voit la solution pour les sauver et en faire des établissements d'élite.
Il est urgent que le gouvernement fasse amende honorable et reprenne des discussions sereines avec le monde universitaire.
Pour en savoir plus : http://www.sauvonslarecherche.fr/