La réforme des collectivités territoriales
La réforme des collectivités territoriales voulue par le gouvernement va dans le mauvais sens. Elle va asphyxier les collectivités locales, éloigner le citoyen des élus, et complexifier l’organisation territoriale du pays, qui nécessiterait pourtant d’être simplifiée.
Contrairement à ce que martèle la droite, les collectivités locales sont très bien gérées. Elles assurent 77% des investissements publics et pourtant elles sont dix fois moins endettées que L’Etat.
De plus, la dette des collectivités locales a baissé ces dernières années en revenant de 9,3 à 7,6% du PIB. L’argent qu’elles dépensent assure l’avenir par des investissements massifs dans les écoles, les collèges, les lycées, les infrastructures de transport… Le service rendu aux citoyens est indispensable. Mais la réforme imposée par le gouvernement, en remplaçant pour partie la taxe professionnelle par des dotations de l’Etat, bridera l’autonomie financière des collectivités locales. Privées progressivement de ressources, elles devront alors mettre les ménages à contribution…
Par ailleurs, l’instauration du conseiller territorial unique va éloigner l’élu du citoyen et casser les dynamiques régionales : chaque conseiller défendra sa circonscription et non plus l’intérêt général de la Région.
De plus, le mode d’élection des conseillers territoriaux, qui sera majoritaire à un tour, favorisera la droite : le candidat arrivant en tête l’emportera, même avec 30% des voix. La démocratie y perdra, car ce mode de scrutin forcera les alliances et diminuera le nombre de candidats et les possibilités d’expression des petits partis, sans parler de la parité.
Enfin cette réforme ne réduit pas l’hyper - fractionnement territorial. La France compte 36 686 communes, 15 903 syndicats intercommunaux, 2 406 communautés de communes, 174 communautés d’agglomération, 371 pays, 100 départements, 26 régions… Soit plus de
55 000 entités ! La réforme territoriale aurait dû simplifier l’organisation du territoire en favorisant la fusion de communes, afin de rendre la vie politique locale plus lisible pour les citoyens. Au contraire, des statuts territoriaux supplémentaires seront créés. On complique encore plus !