La seconde défaite de Nicolas Sarkozy
La réélection de Barack Obama résonne comme une seconde défaite pour Nicolas Sarkozy. Celui-ci n’avait-il pas proclamé haut et fort que c’est à la crise et non à son bilan qu’il devait son échec. A l’appui de son raisonnement, il ajoutait que les autres chefs de gouvernement européens n’avaient pas réussi non plus à survivre à la plus grave crise économique que le monde ait affrontée depuis 1929.
Ce faisant, il a oublié qu’en période de crise les gens dans la difficulté ont besoin de protection et de solidarité et non qu’on les traite d’assistés, comme il l’a fait durant sa campagne et comme l’a appris à ses dépens l’adversaire de Barack Obama, Mitt Romney. Mais ce n’est pas la seule raison. Nicolas Sarkozy a échoué aussi à redonner de l’espoir aux centaines de milliers de chômeurs victimes du recul de l’emploi industriel dans notre pays. Pourtant, l’industrie c’est la clé de la compétitivité, comme le montre le rapport Gallois, dont nous vous parlons par ailleurs dans ce numéro. Au débit de Nicolas Sarkozy, il y a aussi l’affaire Merah et cet incroyable ratage de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur, FBI à la française créé par l’ancien président de la République. Merah était connu, surveillé, et pourtant il a pu commettre les crimes atroces que l’on sait. Comme l’a résumé l’un des conseillers du président réélu des Etats-Unis, avec Barack Obama, « General Motors est vivant et Ben Laden est mort ». Nicolas Sarkozy devrait méditer cette phrase, lui qui a laissé le pire des héritages à son successeur.