Danielle Mitterrand, une conscience irréductible
Danielle Mitterrand s’est éteinte le 22 novembre dernier à l’âge de 87 ans. Les obsèques de Danielle Mitterrand ont eu lieu à Cluny, berceau de sa famille. Les Parisiens qui n’ont pu s’y rendre se sont rassemblés sur le Pont des Arts, où des centaines de roses avaient été entrelacées dans le parapet grillagé, tandis que des ballons rouges étaient lâchés dans le ciel.
Fille d’un couple d’enseignants de gauche, elle avait appris très tôt à résister au nazisme ; son père, principal de collège, ayant refusé d’établir la liste des élèves et des professeurs juifs de son établissement, fut suspendu sans traitement. C’est dans leur maison de Cluny que ses parents cachèrent le couple Henri Frenay-Bertie Albrecht.
Elle a partagé la vie et les combats politiques de son mari. En même temps, elle affirme ses propres opinions de tiers-mondiste et d’altermondialiste, qui se concrétisent en 1986 par la création de sa fondation FRANCE-LIBERTES. Michel Joly actuel président de la fondation, a déclaré à ses obsèques : « Pour François Mitterrand, Danielle n’était pas une caution, mais une conscience irréductible ». Après l’élection de son mari à la Présidence de la République, elle déclare qu’elle ne renoncera pas à son rôle de militante. Elle deviendra « le cauchemar des ambassades, la bête noire du Quai d’Orsay, un enfer pavé de bonnes intentions pour les conseillers du Palais. » (Le Monde). Elle s’est particulièrement attachée à la défense de la cause des Kurdes. Elle n’a jamais accompagné le Président au Maroc, parce qu’elle n’acceptait pas la politique du roi Hassan 2.