EDITO de l'Action sévrienne n°338
Le sculpteur Pierre de Grauw nous a quittés le 17 juillet dernier. Une de ses œuvres les plus emblématiques, « En elle-même » est exposée dans la cour de la mairie. Elle témoigne d’un humanisme qui recherche dans l’intime la réponse aux questions que se pose chaque être humain. La ville de Sèvres, où il résidait avec son épouse Georgine depuis les années 80, lui rendra hommage le 22 octobre prochain. Il était naturel que l’Action sévrienne, dont il partageait beaucoup des combats, évoque aussi sa mémoire.
Néerlandais de naissance, installé en France depuis 1950, Pierre de Grauw était très attaché à la construction européenne. Le projet européen paraît hélas aujourd’hui bien compromis. L’Europe se trouve chaque jour un peu plus exposée aux critiques de politiciens démagogues qui n’hésitent pas à faire ressurgir les vieux démons du populisme et du nationalisme. Les ultranationalistes progressent ainsi partout sur le vieux continent, à l’instar de Poutine pour qui tous les moyens sont bons pour restaurer la Grande Russie. Candidat républicain à la prochaine élection présidentielle aux États-Unis, son ami Donald Trump n’est pas en reste, n’hésitant pas à multiplier les provocations racistes pour flatter son électorat. Une Sévrienne d’origine américaine témoigne dans ce numéro de l’inquiétude que soulève la perspective qu’il puisse être élu.
La France n’est pas épargnée par la vague anti-européenne. Le Front national a depuis longtemps annoncé la couleur, entraînant une partie de la droite gouvernementale dans une surenchère qui pourrait s’avérer à terme délétère pour notre pays. Plus que jamais, la gauche fidèle à ses valeurs, se doit de résister aux dérives populistes et nationalistes, qui, l’histoire l’a montré, ne présagent jamais rien de bon.