Au conseil municipal du 21 mai 2014 : l’héritage, l’utilité, l'oubli

 Rappelons tout d’abord que les conseils municipaux sont publics: tout un chacun peut venir y assister, pour mieux comprendre le fonctionnement de l’institution, s’informer sur les affaires courantes, pour savourer certaines des situations, notamment liées à la transmission des affaires à la nouvelle équipe, et plus sérieusement pour apprécier la qualité de la gestion municipale, ainsi que celle des participations :  chacun pourra noter le caractère constructif des interventions des élus PS et de l’élue verte, et par contraste la position passive de l’autre liste d’opposition. 

 

 L’héritage
 
Approbation des comptes administratifs sur compte rendu fait par M. Decoux. Celui-ci signale un taux de réalisation encore en baisse à 94% sur les dépenses et 51% pour les investissements: en clair on ne fait pas ce qu’on annonce et la gestion manque de rigueur. Mme Roux Fouillet fera bien une « explication de vote » pour assumer la gestion de l’équipe précédente, mais c’est peu convainquant: son rôle y était trop faible pour que cela ait une portée réelle, et les explications données par M. Detolle manquent d’assurance. 
 
Nous avons demandé en quoi l’état de la dette de Sèvres à fin 2013 (18m€) demandait l’usage d’instruments financiers de couverture de risques et taux de change (cf. dernier CM): M. Detolle répond qu’il n’y a pas d’emprunt toxique ; sur notre droite une correction : « il n’y a plus d’emprunts en devises »… L’héritage est ce qu’il est, mais que va faire le maire maintenant avec cette délégation ?
 
Le point suivant est croustillant: l’excédent de 2013 est affecté au compte de fonctionnement 2014 : la municipalité sortante a offert sur un plateau au nouveau maire une marge de manœuvre confortable pour « réussir » 2014 et conforter ses chances de succès en cas d’annulation du scrutin.
 
L’utilité
 
C’est croustillant, mais c’est aussi désolant ! Rappelons que cet excédent n’a rien de vertueux, bien au contraire: la vocation d’un gouvernement local est (au plan financier) de collecter des fonds pour redistribuer de l’utilité aux administrés ! Le déficit d’investissement, et le désendettement d’1,9m€ vont dans le même sens: au moment où la crise met des personnes et des familles en difficulté, cela fait 4,2m€ d’utilité soustraits aux Sévriens alors que les taxes, elles, avaient été augmentées ! Chacun appréciera, et devra s’en souvenir lors de prochains scrutins.
 
Les autres points à l’ordre du jour concernaient les affaires courantes. Contrairement à une idée trop répandue, qui voudrait que la bonne gestion ne soit ni de gauche ni de droite, au delà des montants qui sont dépensés ou investis, c’est la nature de l’utilité créée ou restituée qui fait la différence. La municipalité doit-elle apporter un concours de 221 000 euros (sur un total de 450 000) à des travaux visant à remodeler la place du Théâtre ? Ces 450 000 euros sont-ils de l’utilité réelle ? Le nom de cette place et les gradins que l’on va supprimer sont un élément de la mémoire de Sèvres, rappelant l’existence ancienne d’un théâtre à cet emplacement. L’utilisation quotidienne du lieu et de ces gradins par les jeunes du quartier est niée… allouer 450000 euros d’argent public à ce remodelage est-il vraiment une priorité ? 
 
L’oubli
 
L’effacement de la mémoire semble être une des marques de fabrique des municipalités de droite à Sèvres. Le maire souhaite nommer la bibliothèque médiathèque, alors qu’elle a été baptisée Denis Diderot, par une municipalité (de gauche) il y a bien longtemps. De même, le conservatoire municipal André Jean s’est-il vu priver de l’usage de son nom par les municipalités dont le nouveau maire se veut l’héritier (après avoir fait campagne sur la rupture)… va-t-on renommer la place du Théâtre ?

 

Lire aussi l'intervention de Catherine Candelier

 

 

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