Rapport annuel sur le handicap au Conseil municipal du 14 mars 2024
Remarques de Frédéric Puzin, conseil du 14 mars 2024
La municipalité présente le rapport de la commission communale pour l’accessibilité des personnes handicapées 2020-2022. Rapport présenté en 2024 et rassemblant plusieurs années, alors qu’il doit être annuel.
Nous constatons des avancées d’une grande lenteur, des équipements publics sont inaccessibles 35 ans après leur livraison et une grande partie de la voirie est inadaptée aux mobilités douces et particulièrement aux déplacements piétons et avec poussettes. Les bateaux d’entrées de garages des rues des coteaux empêchent une marche aisée et tous les passages de landaus et poussettes. La mairie autorise le stationnement des véhicules sur les trottoirs, ne fait rien contre les débordements de véhicules sur les trottoirs, la calandre sortant de leur jardin. Sèvres et une ville qui doit combattre les stationnements illicites. Nous vivons dans des villes conçues par et pour des hommes, entre 35 et 55 ans, qui conduisent et se rendent au travail avec leur voiture privée.
Il faudrait comparer la situation actuelle à ce qu’elle devrait être, le nombre d’espaces publics inaccessibles, l’empiètement massif de l’espace public par la publicité, les panneaux, le numérique, les bannières etc. ainsi que les toilettes qui ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap.
La Ville, ce sont aussi les obligations des commerces et entreprises qu’il faut faire respecter. Notamment la norme ERP 5.
En 2024, on indique que seulement les 2/3 des arrêts de bus sont adaptés. Ce qui signifie qu’on peut peut-être monter mais sans garantie de pouvoir descendre ?
La ville inclusive est ce quoi nous devrions aller même si le concept brille par son flou.
L’école est un acteur du handicap mais dans le dossier, pas de chiffres, elle n’est même pas citée. On annonce 15 enfants en situation de handicap pour les centres de loisirs, c’est très peu par rapport au nombre d’élèves en situation de handicap.
Intervention d’Anne-Marie de Longevialle
J’étais présente lors de la dernière commission accessibilité, nous étions peu nombreux, aucun représentant d’associations c’est dommage car il est intéressant de connaitre les actions menées. Avez-vous eu une explication sur ces absences. Y a-t-il eu plus de monde quand le groupe de travail services accompagnement et aides humaines s’est réuni ?
Le rapport recouvre trois années, hors la réglementation qui prévoit un rapport annuel vous le mentionnez en page 7 du présent rapport. En commission vous avez mentionné le fait COVID à ma question, certes, on aurait pu comprendre une année de retard mais nous avons ici un rapport qui couvre trois années. L’avantage si j’ose dire c’est que nous disposons d’une chronologie plus longue à étudier.
Dans ce rapport, il est fait état de l’agenda d’accessibilité programmé qui date de 2015, dommage qu’il ne soit pas joint en annexe, certes il nous avait été distribué à l’issue d’une commission urbanisme. Il est mentionné 52 équipements, 36 ont été mis en accessibilité, il est reste donc 16.
7 sites ne relèvent plus de la responsabilité de la ville, il en reste donc 9 ? vous confirmez, je comprends que certains sites ne seront pas mis en accessibilité avant 2025 comme la piscine car faisant partie de projets plus globaux, soit 10 ans après la publication de cet agenda. Je comprends que tout ne peut pas être fait en une nuit mais les choix d’investissement relèvent des choix budgétaires et technique mais aussi politiques.
Vous décrivez certaines actions qui montrent bien que le handicap ne se limite au handicap physique et ce qui est réalisé au SEL avec Ciné Relax est une belle expérience, cela pourrait être étendu à d’autres manifestations
Le handicap, c’est aussi la santé mentale, vous parlez d’une réunion du conseil local de la santé mentale qui s’est tenue en 2022. Pourriez-vous me confirmez qu’elle s’est aussi tenue en 2023, pourriez-vous nous précisez quels objectifs ont été fixés.
En effet le rapport que vous nous fournissez est intéressant mais il ne produit pas d’objectifs
S’il n’y avait pas eu d’objectifs au niveau national, la situation n’aurait pas évoluée même s’il reste encore pas mal de choses à faire. La gestion des situations de handicap est souvent jugée comme une contrainte. C’est grâce à des objectifs volontaires et parfois contraignants par exemple que l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap s’est améliorée et c’est notamment le cas parmi le personnel communal, il faut s’en féliciter
Des objectifs on pourrait en avoir, par exemple pour l’accueil des sourds ou malentendants, des villes ont mis en place un accès aux services publics via un opérateur qui permet de contacter les services, via une plateforme d’opérateurs spécialisés qui assurent la transcription, via la transcription instantanée de la parole, la langue des signes ou la langue parlée complétée. Cet handicap est souvent laissé de côté mais un sourd ne perçoit pas les alertes sonores, le klaxon d’un cycliste.
Un point d’attention, les problèmes de lecture pour les personnes non pas aveugles mais souffrant de pathologie type DMLA, on pense trop souvent au style des typologies, aux couleurs utilisées pour l’aspect esthétique mais pas à leur lisibilité dans les communications.
D’autres exemples, plusieurs villes participent à la nuit du handicap, l’objectif est de valoriser les personnes en situation de handicap à travers la tenue d’évènements festifs ouverts à tous dans le but de se faire rencontrer les personnes, faire évoluer le regard sur le handicap et créer des liens
Certaines villes réfléchissent aussi à des aires de jeux inclusives c’est une réflexion à avoir.
Il reste des objectifs nombreux à se donner et à atteindre
Quelques remarques
La surreprésentation des femmes dans les familles monoparentales avec les problèmes qui en découlent souvent en termes de pouvoir d’achats, de vie professionnelle, de difficultés au quotidien. Ces femmes sont souvent stigmatisées, des chiffres peuvent se croiser avec le rapport social, ce sont souvent ces femmes qui ont des horaires de travail difficile, voire qui travaillent le dimanche ou tard le soir loin de chez elles. Un autre chiffre doit nous alerter, la hausse des violences physiques faites aux femmes. Un autre chiffre est important 57% des femmes ont vécu un acte sexiste. Donc statistiquement on pourrait dire la moitié d’entre-nous.
Des actions sont entreprises pour les femmes victimes de violences conjugales, c’est bien et il faut les poursuivre mais je ne vois pas d’action de préventions contre les violences au quotidien comme la campagne que l’on peut voir sur Paris et sur l’éducation au consentement. Cette éducation commence auprès des jeunes, cela peut se faire autour de la lecture, cela peut se faire aussi au niveau de l’Escale ou de la Maison de la Famille. Mon intervention de l’année dernière parlait déjà de ce point, je ne vois rien de nouveau, des expo jeu sur le consentement ou des expositions autonomes sur ce thème existent et sont notamment installées dans les centres sportifs par exemple.
Vous abordez la santé féminine, le bus des femmes est une belle expérience à renouveler, la conférence sur l’endométriose une initiative intéressante, mais il y a un sujet que les associations connaissent bien, c’est la précarité menstruelle. Le CCAS peut intervenir comme cela est fait dans certaines villes avec l’installation de distributeurs de protections bio au CCAS de Niort et dans un autre endroit, Roubaix a fait une campagne d’accès gratuit pour les jeunes. Dans d’autres endroits, une ville comme Poitiers a lancé une belle initiative avec son CCAS : gentils coquelicots Mesdames avec une collecte et une redistribution de protections menstruelles . Savez-vous que le 28 mai a lieu la journée mondiale de l’hygiène menstruelle
Comme pour le rapport précédent, de nombreux objectifs sont à donner.
Le maire semble intéressé par la proposition sur les expositions dans des lieux de passage