Au Conseil municipal du 20 décembre 2018, installation de caméras de vidéoprotection à Sèvres
Le groupe des élus socialiste propose un voeu au Conseil municipal de Sèvres
Le conseil municipal est interrogé sur l'installation de caméras vidéo selon un schéma d'implantation qui a été présenté lors du dernier conseil municipal.
Le conseil municipal, suivant les réponses faites par M. Le Maire et son conseiller délégué à la sécurité, souhaite pérenniser les principes mis en avant dans ces réponses en formant le voeu
1/ que les images ne soient pas reliées "en direct" à un centre de surveillance
2/ que les images soient seulement réquisitionnées en cas d'ouverture d'une procédure pénale et sur réquisition judiciaire, pour élucider a postériori des faits délictueux
3/ que tout changement futur dans les modalités d'accès aux images captées par ces caméras soit soumis au préalable au vote, a minima pour avis, de ce conseil.
Les sensibilités des élus socialistes peuvent varier d’une ville à l’autre, et Sèvres n’est pas Paris car la majorité nous ressort à chaque fois l’exemple de Paris. Mon collègue et moi-même sommes d’accord sur le fait que cela ne règle pas les problèmes d’insécurité et que cela comporte un coût non négligeable. Nos concitoyens sont partagés sur ce sujet, certains de nos électeurs sont pour d’autres contre et un certain nombre aimerait un véritable débat sur le sujet. C’est pourquoi nos votes reflètent ces différences de sensibilité
Lors de mon intervention je précise : Votre rapport parle de vidéoprotection, je ne pense pas que la vidéoprotection protège et empêche les délits et crimes, la peur de gendarme ne suffit hélas pas, cela se saurait même si la présence de forces de l’ordre permet de diminuer certains crimes et délits. Les caméras ne permettront pas, je pense, de diminuer les crimes et délits, elles pourront aider à trouver les auteurs supposés des délits ou crimes.
Vous parlez de sentiment d’insécurité, nous nous souvenons pour les plus anciens d’entre nous de la phrase de Roger Gicquel au 20 h, la France a peur. Sèvres a -t-elle peur, qu’est-ce que le sentiment d’insécurité, c’est un terme vague et seule une véritable enquête notamment sociologique nous dira ce qu’il en est, auprès de quelles personnes ce sentiment existe, dans quels quartiers, pour quelques causes. Je n’aime pas personnellement ces mots fourre-tout comme quand on parle de l’opinion ou du peuple.
Pour diminuer les crimes et délits il faut une action préventive, qu’en est-il sur Sèvres, nous aurions aimé avoir un rapport en ce sens. Même s’il ne faut pas tomber dans l’angélisme, la prévention évite certains délits et crimes, prenons par exemple toute l’action de la prévention routière qui a permis de diminuer les blessés et les morts avant la présence des radars.
Certains d’entre vous me diront mais dans des villes PS, la vidéoprotection a été mise en place, peut-être mais l’aviez-vous mis dans votre programme monsieur le maire ? De mémoire je ne crois pas, il n’y a donc pas eu débat sur ce sujet et Sèvres n’est pas Paris. Nous avons des positions nuancées entre socialistes sur ce sujet. Nous savons que cela correspond à une demande de certains de nos concitoyens. Mais nous sommes, je pense, tous d’accord pour dire que leur usage nous amène à réfléchir sur une société où nous sommes de plus en plus surveillés. La vidéosurveillance ou protection n’a pas empêché les attentats que nous avons subis à Paris ou à Nice. Est-ce la vidéo-protection qui a permis la « neutralisation » des terroristes, terme que je n’aime pas mais qu’utilisent les médias, les politiques et les policiers à propos des terroristes, je ne crois pas.
Un point encore me fait hésiter à voter cette délibération, c’est la réaction d’un de mes collègues qui lors de la dernière commission qui regrettait qu’il n’y ait personne derrière la caméra. Non je ne veux pas d’une personne qui me surveille en ville derrière une caméra, cela existe dans le métro pour éviter les accidents mais non je ne veux pas d’un usage extensif des caméras. Si je peux faire confiance en votre honnêteté républicaine, je ne sais pas qui pourra un jour faire usage de ces caméras. C’est pourquoi, en l’état je m’abstiens.
Pour lire l'intervention de Catherine Candelier, cliquez ici