Restructuration de l'école Gambetta au Conseil municipal du 14 avril 2021
Catherine Candelier
Le groupe scolaire Gambetta est l’un des plus anciens patrimoines de la ville, il est donc tout à fait utile de procéder à sa mise aux normes, tant en termes d’accessibilité que de consommations énergétiques. Nous approuvons donc le principe d’une rénovation de ces bâtiments.
Pour autant, le projet qui nous est proposé ce soir nous inquiète sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, le recours à un mandat de maîtrise d’ouvrage à la SPLSOA nous apparaît priver la ville et donc notre assemblée d’une certaine forme de contrôle de la définition des travaux et de leur réalisation. Nous avons pu constater ces derniers mois que lorsque nous décidions de déléguer une maîtrise d’ouvrage cela avait pour conséquence des surcoûts parfois très injustifiés au travers d’avenants présentés après la réalisation des chantiers. Et nous avons aussi pu constater que la SPLSOA a un fonctionnement bien obscur, puisque dès que nous nous adressons à elle pour obtenir des informations, elle se retranche derrière le secret des affaires. Or, ces affaires n’ont pas à être secrètes, il s’agit d’investir de l’argent public, dans le cadre des procédures de marché public. Vous l’avez lu, je pense, la SPLSOA a déjà attribué un certain nombre de lots lors de CAO précédentes pour répondre à différents chantiers, dont celui de l’école Gambetta. Nous sommes donc privés de choisir les entreprises qui interviendront. Et j’attire par ailleurs votre attention sur le fait que les marchés passés sont des accords cadres auxquels les plus petites entreprises ont parfois bien du mal à répondre. Cela tend à privilégier un certain type d’entreprises, les plus importantes.
Sur le fond des travaux projetés, et plus particulièrement sur l’aspect énergétique, le mandat et donc les objectifs de la ville nous semblent assez flous. En effet, dans le rapport de présentation vous indiquez un niveau E3 et Eco tertiaire mais dans le mandat il n’est stipulé qu’une amorce de rénovation pour atteindre les objectifs Eco tertiaire. Or, le niveau E3 implique un recours aux énergies renouvelables qui ne sont pas mentionnées dans le mandat.
La rénovation thermique de l’ensemble de nos bâtiments tertiaires de plus de 1000 m2 est une obligation légale, renouvelée par le décret du 23 juillet 2019. Pour ces bâtiments, nous devons diminuer de 40% les consommations d’ici 2030, puis 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050. Pour le groupe scolaire Gambetta, nous n’avons dans le dossier aucune donnée des consommations énergétiques actuelles qui permettraient de savoir d’où nous partons et où nous devons arriver. Et les études qui sont mentionnées comme audit énergétique remontent à 2011, soit il y a 10 ans, ce qui paraît un peu lointain.
Anne Marie de Longevialle Moulai
Comme évoqué par mon collègue Luai Jaff en commission, ces travaux doivent être l'occasion de repenser les cours d'école, trop longtemps les filles sont renvoyées à la périphérie des cours, les garçons occupant tout l'espace central, c'était le cas dans ma jeunesse ça l'est encore maintenant. Des communes ont mené des réflexions en ce sens avec les équipes pédagogiques. Il ne faut pas oublier par ailleurs que la plupart des enfants qui fréquentent ces écoles viennent pour la plupart des quartiers les plus minéraux, il faut en faire des écoles Oasis s'inspirant de ce qui a été fait ailleurs, des financements européens existent pour ces projets.
Enfin, une dernière question sur l’association des usagers du groupe scolaire à la définition précise des besoins et au suivi des travaux : comment envisagez-vous de l’organiser ?