Débat d'orientation budgétaire au Conseil municipal du 1er Avril 2021
Merci pour la somme des tableaux comparatifs qui compose le document qui nous a été transmis.
Cela permet de situer Sèvres au sein de la Métropole du Grand Paris. Je ne vais pas commenter l’ensemble de ces tableaux. Sèvres est une ville riche, elle a donc les moyens d’agir. Pourtant, il n’est pas inutile de souligner que nous sommes dans la moyenne basse des dépenses de fonctionnement, et que vous n’avez pas fourni de tableau comparatif sur les dépenses d’équipement (un oubli sans doute).
Concernant le budget des collectivités territoriales, le gouvernement poursuit les réformes fiscales, avec la disparition programmée de la taxe d’habitation à l’horizon 2023, dont on nous promet évidemment une compensation parfaite et qui nous prive d’une marge de manœuvre potentielle dans les prochaines années. Le gouvernement poursuit donc une politique entamée depuis un peu plus de dix ans et qui peu à peu nationalise les budgets locaux.
Nous traversons depuis un an une crise sanitaire inédite, dont les effets sur le plan social et économique seront durables. Cette crise est doublée d’une crise environnementale qui se poursuit inexorablement. Votre document d’orientations budgétaire s’inquiète de l’impact de la crise sanitaire sur les recettes – ce qui est le cas de toutes les collectivités – puisque les mesures de confinement entrainent une baisse mécanique des produits des services et des domaines. En revanche, nous constatons que cette préoccupation est totalement absente de la partie dépenses de fonctionnement. A la lecture de cette partie du document, il semblerait que Sèvres et ses habitants échappent à tout impact social de la crise sanitaire. Pourtant, cette crise aggrave les faiblesses du système en place, le taux de pauvreté augmente, de plus en plus de personnes sont isolées ou en situation de précarité – je pense aux personnes âgées, aux étudiants, aux familles mono parentales nombreuses à Sèvres. Et nous n’avons pas vu dans vos orientations de signal indiquant un effort particulier pour accompagner les plus fragiles de nos concitoyens. Pas d’effort non plus pour soutenir le secteur culturel, le secteur associatif.
Sur le plan climatique, les tendances se confirment, nous venons de vivre l’année la plus chaude depuis 1900, les températures augmentent, le dérèglement climatique et ses effets sont de plus en plus visibles. Là encore, les orientations budgétaires sont minimalistes pour répondre aux défis qui nous sont collectivement posés. Où sont les investissements pour combattre les ilots de chaleur en centre-ville ? Où sont les investissements pour un vaste plan d’isolation de nos bâtiments ? Où sont les investissements permettant la végétalisation de la ville et plus particulièrement de son centre ?
Je crains que lorsque nous recevrons les éléments du budget primitif dans 24 h, nous ne puissions que constater que vous n’avez pas pris la mesure des changements nécessaires pour surmonter les crises que nous vivons et que nous continuerons de vivre à l’avenir.