Au Conseil municipal du 18 octobre 2018, Autorisation de cession avec charges du batiment voyageur de l'ancienne gare SNCF du Pont de Sèvres

Vincent Delacour : Chers collègues,
J'ai participé au comité de sélection des offres, et je ne me désolidarise pas des choix faits : dans le cadre fixé, les offres et projets ont été examinés selon divers critères de qualité ou d'attrait, avec l'aide de professionnels et/ou de personnalités apportant leur expérience de projets similaires. Avec seulement 3 dossiers respectant l'objet de l'appel à projets, la mise en concurrence a cependant été limitée : un des projets a très vite été jugé peu viable d'un point de vue financier. Il n'a cependant pas été écarté, et ses tenants ont pu améliorer leur montage au second tour, sans toutefois parvenir complètement à convaincre le comité sur sa viabilité financière.


- Un autre projet, en l'état, prévoyait des emprises et des aménagements sur des espaces hors du champs de la vente (emprises nécessaires à la réalisation du chiffre d'affaire et à l'équilibre financier du projet), ainsi que des entraves à la circulation des 17500 piétons quotidiens sur l'un des deux accès aux voies… Non viable en l’état également.
- Le comité a apprécié une offre de service différenciée selon les horaires ou les jours (semaine vs. week-end)... mais cette offre était portée par les projets non viables par ailleurs.
- Ne restait qu'un seul projet actionnable et apparaissant raisonnablement solide au plan financier. Ce projet est conforme au programme fixé : celui d'un restaurant haut de gamme, dont le couvert moyen pourrait dépasser les 70 euros.
Ce que je viens de décrire, le processus de sélection des offres, a été conduit de manière impartiale.
A ce stade, je souhaite cependant donner une explication de vote, car je vais voter contre. Non contre la sélection, mais contre la décision de vendre maintenant, et au terme de ce processus de sélection.

Ce vote contre procède de plusieurs constats :

1/ Au sein du comité nous avons classé sans partialité les offres en l'état, et selon le calendrier prévu. Cependant, voir une seule offre ressortant comme effectivement éligible en l'état, pose question. Avec une publication le 18 mai, les visites début juin, il nous semble que des candidats découvrant l'appel à projets le 18 mai n'avaient quasiment aucune chance d'arriver avec des propositions bien montées et matures dans le temps imparti.
- Sans faire de procès d'intention, nous faisons le constat d'une quasi-improductivité de la procédure, ou si on préfère du caractère inévitable du choix du candidat finalement retenu.

2/ Les arguments avancés pour défendre l'idée même de la vente ne nous convainquent pas entièrement. Ecartons d'emblée le besoin financier : lors de la cession des parts de la SEMI, la Ville a délibérément choisi de payer un million d'euros pour conserver des droits de réservation : il suffisait de ne pas retenir l'option pour encaisser un million d'euros de plus. Nous avons à l'époque (et sans succès) demandé qu'un débat soit tenu sur la valeur pour la Ville.
- Parmi les arguments invoqués, le coût trop élevé de la remise à niveau du bâtiment, dans l'hypothèse d'un projet municipal. Cependant les projets présentés ont donné sur ce poste des enveloppes financières très largement inférieures aux chiffres qui avaient été évoqués par la municipalité au premier semestre.
- Il nous semble utile de prendre à nouveau le temps de la réflexion, de la créativité et de projets originaux pour mettre fin à la sous-utilisation du bâtiment, par exemple dans l'esprit de la Vallée de la Culture invoquée dans le Rapport de Présentation.

Je vous remercie,

Anne Marie de Longevialle Moulai

Je souhaiterais compléter l’intervention de mon collègue. (Il a décrit précisément le mode de décision). Comme vous l’expliquiez dans votre clip de campagne, au départ votre projet était plus large, plus culturel. Très vite il s’est réduit. Nous avons lancé un questionnaire, des Sévriens ont répondu, certains ont mis en avant un projet orienté vers les associations, les Sévriens ressentent un manque de locaux pour les associations artistiques et culturelles, d’autres vers les usages de type maison de quartiers et certains enfin vers une restauration accessible à tous.


La plupart ont mis en avant le caractère historique du lieu. On pouvait prévoir un autre projet même en restant sur une offre de restauration avec des contreparties pour le monde associatif et les sévriens avec par exemple la possibilité de louer des salles et un service traiteur à des prix raisonnables. Au début de votre mandat des entrepreneuses sévriennes ont présenté un projet de boulangerie-salon de thé en s’appuyant sur un modèle d’économie sociale et solidaire avec des femmes en insertion. Il leur a été répondu en substance que leur projet n’était pas assez bien pour un site tel que celui de la gare, que la ville avait autre chose en vue. Rassurez-vous, elles ont trouvé un autre site sur Paris, leur projet a été financé, il a été soutenu par divers partenaires et il est en exploitation. Ce projet va recevoir ces jours ci un trophée de l’économie solidaire. Donc oui, un autre projet était possible, oui les sévriens auraient aimé plus de concertation pour un lieu qui fait partie de leur patrimoine.


Second point que je voulais aborder c’est l’avenir de la compagnie qui occupe les lieux. En commission, certains d’entre vous laissaient entendre que l’utilisation était à la limite du légal. Monsieur le Maire, je pense que nous ne versons pas une subvention au Théâtre de Porcelaine et à la Compagnie de l’Alouette qui prend sa suite si cette compagnie squatte les lieux. Il devait bien y avoir une convention, vous n’auriez pas engagé votre responsabilité sinon ?


Cette compagnie cherche un local pour leur prochaine saison, deux pièces sont déjà programmées, il leur faut une salle de 60 m2 pour répéter dans de bonnes conditions. Je crois qu’ils ont eu une proposition de la ville mais pour une salle trop petite, la salle Debussy. Une autre solution leur a été proposée par une structure autre que municipale. Pourriez- vous nous préciser si pour vous, le dossier est réglé ?

 

Un public jeune et nombreux était présent à ce Conseil. On retiendra que le maire cherche plutôt se concentrer sur le projet du Centre-Ville que sur les périphéries, les Sévriens des entrées de ville apprécieront. On retiendra aussi que la ville n’avait plus le temps pour attendre, qu’elle avait cherché tous les partenaires collectivités mais sans succès, quelle était donc l’urgence, le projet est prévu pour aboutir en 2020 donc à la fin du mandat. La ville va toucher une offre de 650 000 €. Pas de réponse pour la compagnie de théâtre. L’ancienne adjointe à la culture Marie Agnès Gallais tacle le maire en faisant remarquer l’absence sans avoir donné de pouvoirs de 2 conseillers municipaux qui avaient réfléchi à un autre projet. Monsieur Fortin nous raconte qu’après avoir hésité au passage il a été convaincu par ce beau projet. Ma collègue EELV ne demande pas un vote à bulletin secret mais que chacun vote en répondant à son nom. Ce principe est refusé par la majorité. In fine, l’opposition votera contre, avec une abstention, Marie Agnès Gallais vote contre ainsi que la dernière conseillère de la majorité à avoir rejoint le Conseil. Ce vote le même jour où on nous fait voter une délibération sur la protection du patrimoine marquera le mandat de Grégoire de la Roncière et des élus de la majorité.

 

Pour lire l'intervention de Catherine Candelier, cliquez ici

Pour lire le texte de la délibération, cliquez ici

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