Projet de Plan local d'Urbanisme (PLU) au Conseil municipal du 30 juin 2015
Intervention Frédéric Durdux
Avec l’établissement de ce nouveau projet de PLU nous sommes sans doute au cœur de débats parmi les plus importants qui concernent notre ville. Le document qui nous a été remis à cet occasion est très riche, même s’il contient des coquilles et contresens émis par les conseils extérieurs à la ville, grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à son élaboration.
Elaborer ou réviser un PLU n’est pas seulement un acte d’urbanisme, cela va bien au-delà de ça. C’est d’abord un acte de démocratie puisqu’il fait l’objet de discussions et de débats sur un période de temps conséquente. C’est un acte qui engage la qualité de vie, avec des notions qui dépassent largement l’aspect visuel de nos paysages. Cela détermine le vivre ensemble de la ville, nos déplacements, mais également nos conditions de santé. L’ensemble des PLUs conditionnent également la vie économique pour des décennies à venir ;
Un PLU d’une ville comme Sèvres partie prenante d’une métropole comme celle de Paris ne peut être élaboré sans tenir compte des contraintes de l’agglomération dans laquelle elle est incluse. C’est un document qui , je le répète, devrait être élaboré à une échelle plus large.
Un des grands enjeux de la région Ile de France est de pouvoir offrir à l’ensemble de la population des logements de qualité, en qualité suffisante, et bien situés. La Région a fixé des objectifs généraux de construction de 70 000 logements par an, GPSO de son coté 2 000 par an. Il faut ajouter que la Région, qui fait preuve de beaucoup de bon sens, préconise de construire près des gares pour faciliter la mobilité.
Nous constatons que Sèvres se fixerait un objectif de construction de 60 logements par an ce qui proportionnellement à sa population est plus de deux fois plus faible que ce que se fixent la région ou GPSO, sachant que Sèvres n’est pas une commune très dense, et dispose de quatre gares, trains ou tramways. Même si ces objectifs, s’ils sont respectés, représentent un léger progrès par rapport à la dernière décennie, ce n’est pas très ambitieux et ce n’est pas suffisant.
Ensuite quand on veut densifier, même si c’est modéré, il faut bien entendu se préoccuper de où on veut le faire. Le projet de PLU préconise des zones de densification. S’il nous semble effectivement opportun d’affirmer le caractère urbain du centre-ville, de structurer une zone de logements autour de la gare T2 de Brimborion, de mieux occuper l’espace entre le centre-ville et la Gare Rive gauche, chercher à densifier le long de la N118 pose problème.
Les conseillers communautaires de GPSO ont tous été invités à assister à la deuxième conférence métropolitaine sur la qualité de l’air qui s’est réunie à l’Hôtel de Ville Boulogne la semaine dernière. Je regrette de ne pas y avoir vu d’élus sévriens, je devais y être le seul, alors que les présentations et les échanges qui s’y sont tenus étaient riches et très instructifs.
Pour résumer, il y a été rappelé que la mauvaise qualité de l’air a un impact très défavorable sur la santé, notamment avec la présence de concentrations importantes de dioxyde d’azote (NO2), qui affectent la mortalité, génèrent des hospitalisations pour insuffisance respiratoires, et les particules fines, à l’origine de maladies cardio vasculaire respiratoires et de cancers. En Ile de France les populations les plus exposées sont celles résident au cœur de l’agglomération et en bordure des axes de grandes circulation. Et Sèvres n’échappe pas à cette exposition, notamment en ce qui concerne la proximité de la N118, et pour vous en convaincre, je vous invite à aller consulter le site d’AIrPArif qui indique les niveaux de pollution le long de la N118, c’est édifiant, et on y voir bien que c’est le problème majeur de pollution sur Sèvres. Tous les acteurs présents sont d’accord pour accroitre la coopération pour lutter contre la pollution de l’air et ses effets.
Il y a 20 ans, on pouvait peut être se voiler la face et dire que l’on ne savait pas. Aujourd’hui, on dispose d’une information claire et détaillée, des mesures de pollution, d’études médicales, donc on connait l’impact de la pollution sur la santé des individus. Aucun des participants à la conférence, qu’il soit de gauche ou de droite ne le nie. Ce n’est pas un problème politique, c’est un problème de santé publique. Tous ont également indiqué qu’il était important de trouver des solutions pour limiter l’impact de la pollution sur la santé des personnes. Alors en 2015, maintenant que l’on connait les impacts et les risques, la première des responsabilités quand on doit positionner de nouvelles zones de logements c’est de les éloigner des axes très pollués comme l’est la N118. Nous demandons, afin de ne pas mettre la santé en danger de plus de personnes à l’avenir, que l’on crée une bande de part et d’autre de cet axe, qu’il faut quantifier, que j’estime de l’ordre de 300m de chaque côté, qui soit impropre et interdite à la construction de nouveaux logements.
Le corollaire, c’est que les zones de construction de logements actuellement prévues à proximité de la N118, il faut les mettre ailleurs. Et là, nous demandons à ce que nous suivions les préconisations de la Région, il faut les positionner aux abords immédiats des gares, RD ou RG, comme en étendant les zones à densifier entre la rue des Fontaines et le quartier des Binelles.
Comme vous le voyez, ce projet de PLU doit encore être travaillé pour être acceptable, nous ne l’approuverons donc pas en l’état.
Pour le Maire adjoint à l’urbanisme la pollution à Sèvres n’est pas un problème, elle est peut être présente à certaines périodes de la journée, et le caractère arboré de la ville permet d’absorber cette pollution. A l’évidence, la gravité du problème de risque de santé envers les populations vivant à proximité immédiate de la N118 n’est pas appréciée à sa juste mesure par l’équipe municipale en place. Lors de l’enquête publique du PLU cet aspect devra être réaffirmé avec force.
Pour lire le texte de la délibération n°5
Pour lire le diagnostic et l'état initial de l'environnement
Pour lire les justifications et les impacts sur l'environnement
Pour lire l'intervention de Catherine Candelier