Je m'engage pour Sèvres
Ces dernières années, je me suis tenu à l’écart des débats publics, alors que j’ai conduit en 1995 à Sèvres une liste d’union de la gauche et des écologistes qui a failli recueillir la majorité aux municipales. Mon retour à Sèvres coïncide avec une forme de décomposition de la vie politique : colère des Gilets jaunes portée à un niveau tel que les institutions ont été ébranlées ; promesse présidentielle de renouveau qui a produit l’inverse de l’effet recherché ; dissolution de l’Assemblée nationale ressentie par tout le pays comme un fait du prince... Dans ce contexte délétère, il s’en est fallu de peu que l’extrême droite n’accède au pouvoir lors des dernières élections législatives.
C’est pour conjurer ce danger, à mon échelle, et soutenir notre jeune candidate d’opposition, Salomé Nicolas-Chavance, que j’ai pris part cet été à la campagne des législatives avec les Socialistes de Sèvres. Je serai à leurs côtés pour préparer la prochaine échéance municipale. Parce que l’enjeu est le même : faire revivre partout le débat démocratique, trop souvent étouffé par une gouvernance verticale. Sans pensée critique, sans pluralité d’opinions, sans confrontation d’idées, il n’existe pas de démocratie.
L’actuel conseil municipal est-il pleinement ouvert aux citoyens qui œuvrent quotidiennement sur le terrain, en faveur d’actions diverses et de projets concrets, à côté et en dehors des partis politiques ?
Or les grands projets de la Ville sont pilotés à distance par un établissement public territorial (GPSO), qui semble donner la priorité à des opérations de prestige conçues en chambre : quand l’urgence de la requalification de la Roseraie (2,8 M€) a-t-elle été démontrée par le maire de Sèvres ?
Quelle place sera vraiment donnée aux citoyens dans la programmation du projet d’aménagement Cœur de ville? Alors qu’on voudrait améliorer l’accessibilité du centre-ville, où les commerces sont à la peine et où plusieurs d’entre eux ferment leurs portes, quel est l’intérêt de démolir le pont du 8 mai 1945, qui relie rive droite et rive gauche? Quand la Ville cessera-t-elle de confondre concertation et communication en consacrant une page entière du bulletin municipal au logo créé pour ce projet (p. 17 du Sévrien n° 274 de septembre 2024) ?
Vous êtes nombreux à souhaiter un espace d’échange et d’information plus souple que les réunions municipales dites de concertation sur Cœur de ville. Ensemble, posons les bases d’un dialogue ouvert à tous, alors que le maire met en avant le pouvoir de l’expertise et de la compétence technique, quitte à réduire le rôle du citoyen à une place de spectateur déçu ou de consommateur insatisfait.