Elections présidentielles aux Etats-unis
Patricia, une Sévrienne née aux États-Unis, partage avec nous son point de vue sur les élections américaines qu’elle suit avec attention.
Quelle sera l’issue de cette élection le 8 novembre ? Après la surprise du Brexit, il faut espérer que le peuple américain ne tombera pas dans les filets d’un candidat qui utilise sa position pour promouvoir ses produits (eau, vêtements, immeubles, terrains de golf, hôtel à Washington) et qui promet une voie douteuse dans l’inconnu.
Nous sommes devant une situation inédite aux Etats-Unis
Dans le camp républicain, se présente Donald Trump, qui se croit dans son émission de téléréalité et qui n’a jamais gouverné. Il harangue la foule pour proposer un mur de 2000 miles entre son pays et le Mexique, (qui va payer, le Mexique ? ). Il chante les louanges du grand leader Poutine qui, lui, « sait comment gouverner ». Il ridiculise ses rivaux, les femmes, les noirs, les Latinos, les handicapés, les prisonniers de guerre (des losers), les immigrés. Il promet 25 millions de nouveaux emplois très rapidement parce qu’il le veut et il sait le faire. Il encourage les noirs américains à voter pour lui, parce qu’avec lui cela ne pourrait pas être pire que la situation déplorable dans laquelle ils vivent tous, etc. Ses déclarations sont très médiatisées et souvent contradictoires. Ses mensonges sont notoires.
De l’autre côté se présente pour les Démocrates, Hillary Clinton, une femme d’expérience, qui n’a peut-être pas toujours pris les bonnes décisions, et dont l’intégrité est mise en question par des insinuations et des rumeurs. C’est la femme d’un ancien président, qui n’est pas toujours à l’aise en public. Ils semblent être au coude à coude dans les sondages.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Il y a 8 ans, Barack Obama, candidat du parti démocrate, a été le premier noir élu à la présidence des États-Unis. Le parti républicain a décidé de faire obstruction à toute législation proposée par le président ; il a en quelque sorte fait la grève de gouverner. Les responsables du parti républicain ont encouragé la contestation et le populisme. Le Tea Party s’est créé en prônant des actions contre l’État fédéral, et les impôts, entre autres. La crise économique fait souffrir les pauvres et la classe moyenne. Le politiquement correct pèse. Un terrain idéal pour le populisme. Pour lui il faut changer l’establishment, prendre le pouvoir, dire ce que l’on a toujours voulu dire. Il faut utiliser les médias sociaux pour susciter rumeurs et théories du complot. Le candidat républicain surfe sur cette vague.