Europe, ou en sommes nous ?
Les élections européennes de 2014 ont confirmé que l’Europe est majoritairement à droite – certes une droite qui se veut sociale, incarnée par exemple par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker et le président du Conseil, Donald Tusk. Mais les forces progressistes, dans lesquelles on peut compter les Socialistes, les Sociaux-démocrates, les Verts et la Gauche unitaire (notre gauche radicale) ne donnent ensemble que 290 députés au Parlement européen (sur un total de 751).
La gauche est minoritaire en Europe, il ne faut pas l’oublier : dans ces conditions, comment renverser la table et proposer une véritable alternative à la politique économique néo-libérale, souvent trop soucieuse des intérêts particuliers de certaines industries ?
De surcroît, des forces de la droite extrême et populiste ont massivement investi le Parlement européen en 2014. Ce mouvement ne s’est malheureusement pas arrêté par la suite, puisque la crise des réfugiés a accentué les politiques autoritaires ou semi-autoritaires dé- ployées en Hongrie, Pologne, Slovaquie, et a renforcé les partis politiques xénophobes en Autriche, en Allemagne, au Danemark, en Fin- lande. L’élection présidentielle d’avril 2016 en Autriche qui a finalement donné au pays son premier Président Vert n’est, de l’avis de certains, que la dernière étape avant des élections législatives qui verront un basculement du pays vers la droite populiste en 2018.
Les solutions à cette impasse pourraient venir d’hommes et de femmes politiques qui arrive- raient enfin à donner une nouvelle impulsion au projet européen. Mais il me semble que le bateau européen ne sera pas sauvé par un geste résolu de la part d’un hypothétique capitaine ; il le sera par une attitude volontaire et responsable tout au long du voyage.
C’est ainsi qu’il faut analyser les prises de position nombreuses et incessantes de nos députés socialistes européens, par exemple sur la lutte contre l’évasion fiscale, sur des questions de santé comme les perturbateurs endocriniens ou le glyphosate, sur la pertinence du traité de libre-échange transatlantique (TAFTA), sur la directive « secrets des affaires et lanceurs d’alerte »… La liste des préoccupations de nos représentants au Parlement européen est longue.
Elle reflète la complexité de la politique européenne : il s’agit tout de même d’organiser la vie des 28 pays membres et de leurs relations avec le monde extérieur. Les solutions simples sont rarement suffisantes : à nous de le rappeler à nos concitoyens quand on parle
Elisabeth Humbert Dorfmuller, PS d'Issy les Moulineaux, SFA pole international de la Fédération du 92, membre fondateur du SPD Paris