Vers un nouveau modèle de croissance, social et écologique
Parmi les contributions proposées par les socialistes de Sèvres, Ville d’Avray, Vaucresson, nos propositions pour un nouveau modèle de croissance ont été largement reprises dans la charte nationale proposée au vote de ses adhérents le mercredi 3 décembre ; nous la publions ici in extenso.
La crise économique a marqué la fin du modèle néo- libéral. D’aucuns voudraient nous faire croire qu’il s’agit d’un mauvais moment à passer et qu’en restaurant LA croissance du PIB telle que nous la connaissions, tout redeviendra comme avant. On nous demande de diminuer les déficits pour redonner confiance aux marchés, de pratiquer une politique de l’offre à outrance pour baisser un coût du travail supposé trop élevé. Ce n’est pas notre choix.
Mais, pour autant, le modèle keynésien, fondé sur le volontarisme public et la redistribution, a lui aussi trouvé ses limites, du fait de l’interaction globale entre les économies.
Dès lors, c’est à nous, socialistes, d’accompagner les experts qui prédisent la fin de la croissance traditionnelle et qui tracent de nouvelles routes pour une économie humaine et juste.
L’économie du partage : l’ère Internet conduit à une telle diffusion des données et à une telle efficacité des processus que la gratuité sera bientôt la norme. La propriété disparaîtra et l’intérêt de la communauté sera supérieur à celui de l’individu. Dans cet esprit, recréons un grand ministère de l’économie sociale et solidaire, indépendant de Bercy. Cette ère de la gratuité doit inclure la création d’un « ticket de vie gratuit », corollaire économique de la déclaration universelle des droits de l’homme, garantissant à chaque être humain la dignité économique.
Le développement du secteur de l’aide aux personnes et aux familles est essentiel pour créer un environnement propice à la stratégie de la qualité de vie. Nous prônons l’investissement humain dans l’économie : mettre fin à l’illusion que la machine peut remplacer l’Homme et recréer du lien par le service.
Pour un investissement massif de la dépense publique dans la transition sociale-écologique, passons du contrat social au contrat social-écologique. Ce sont les plus vulnérables qui souffrent le plus des dérèglements écologiques. L’investissement en technologies et infrastructures écologiques contribue à la réduction des inégalités sociales et territoriales. Il est créateur d’emplois.
La rénovation complète de notre système éducatif et de la formation professionnelle permettrait une meilleure adaptation tout au long de la vie. L’enseignement doit développer les pratiques collaboratives entre élèves et avec les enseignants.
Alors, la croissance du Produit Intérieur Brut laissera place à la croissance du bien-être dans une société où l’humain sera au cœur des politiques. L’indicateur comptable du PIB sera remplacé par un indicateur qualitatif du bien- être, qui inclura les dégradations écologiques et sociales non prises en compte aujourd’hui