Face aux marchés la régulation plus que jamais nécessaire
Mis à part quelques libéraux fanatiques pour qui c'est l'occasion d'un grand ménage, tout le monde est aujourd'hui d'accord pour dire que l'intervention publique est nécessaire pour limiter les dégà¢ts du tsunami financier parti des à‰tats-unis. Aux à‰tats-unis le plan Paulson a ainsi été adopté par le Congrès tandis que le Président de la République française tente tant bien que mal de coordonner la réponse européenne à la menace de faillite des banques et d'une récession généralisée des économies.
Au contraire des libéraux, les socialistes pensent que l'intervention publique doit être permanente et s'appliquer à l'ensemble des marchés et pas seulement aux marchés financiers. Comme l'expliquait récemment Dominique Strauss-Kahn, président du FMI : « pour faire face au séisme financier et traiter ses causes, les mesures au coup par coup ne suffisent plus ». A court terme, il faut certes garantir la liquidité des banques et racheter leurs actifs dévalorisés. DSK propose à ce sujet une solution originale, d'échange de titres hypothécaires contre des obligations d'à‰tat, de manière à obliger les banques et non les contribuables à supporter les risques de long terme pour les finances publiques. Au-delà , un effort massif de la puissance publique sera nécessaire pour recapitaliser les banques et les institutions financières. Mais, plus fondamentalement, la question est celle de la régulation. La réglementation actuelle a échoué à éviter des prises de risque excessives par le système financier. Il est donc indispensable d'améliorer les règles prudentielles existantes, de repenser le rôle des agences de notation, d'exiger des organismes financiers une plus grande transparence de leurs comptes et de lutter contre les paradis fiscaux. Cela ne pourra se faire que par une action coordonnée au niveau international, pour obliger tous les Etats à mettre en place de telles règles.
La crise actuelle montre que les marchés ne peuvent pas se réguler eux-mêmes quand la confiance disparaît. L'intervention de la puissance publique est donc nécessaire à tous les niveaux, international, national mais aussi local pour réguler à long terme la production, investir dans la santé, l'éducation, la recherche et l'innovation et permettre un modèle de développement conciliant croissance, développement durable et justice sociale.