Gardons le cap: "unité, responsabilité, combativité."

Retrouvez la déclaration de Martine Aubry à l'issue du Bureau National le 17 mai 2011

Comme vous le savez j’ai souhaité réunir l’ensemble des responsables socialistes ce midi. Il le fallait, pour deux raisons, pour nous retrouver dans ce moment douloureux, pour l'un d'entre nous et pour nous tous et aussi parce que nous savons ce qu'attendent les Français, il fallait rappeler le cap. Le faire tous ensemble et c’est vraiment cet état d’esprit qui était celui du bureau national à l’instant même.

 

 

Après la stupéfaction et la sidération et je crois qu’on peut dire, pour rencontrer beaucoup de Français, que le choc est partagé, bien au delà des socialistes et de la gauche. On a l’impression que beaucoup de gens ne veulent pas croire, attendent et sont dans un espèce de choc.

Depuis hier, nous sommes tous bouleversés par les images et aussi par les charges qui sont portées contre Dominique Strauss-Kahn.

Nous avons rappelé aujourd’hui, ce que nous faisons tous unanimement depuis trois jours maintenant, c’est-à-dire rappeler d’abord la présomption d’innocence et dire d’ailleurs, et je le dis simplement, je regrette que les medias français n’aient pas respecté la loi qui est la notre, la loi Guigou de 2000, qui impose l’absence d’image humiliante et dégradante pour quelqu’un protégé par la présomption d’innocence.

 

De même que vous le savez, aux Etats Unis, une caméra peut être dans la salle d’audience, ce qui n’est pas le cas dans notre pays. Je me permets de le dire, parce que parfois quand on nous dit trop durs, lorsque nous avons défendu le maintien du juge d’instruction, c’est parce que nous ne voulons pas, justement, de procès de ce type. Et dans le fond, aujourd’hui, la justice américaine, elle ne fait que respecter ses propres règles. Je rappelle qu’il n’y a pas un juge d’instruction, il y a un procureur, une police, qui travaillent à charge, qui ont le rôle de l’accusation et aujourd’hui, nous n’avons entendu que l’accusation, par la voix du procureur. C’est leur règle, ils la respectent. Ce ne sont pas les nôtres. Et nous, nous attendons l’autre voix, celle que Dominique Strauss Kahn et ses avocats, vont porter dans les jours qui viennent. Je le dis, cette affaire est dramatique, elle est dramatique pour un homme, pour une famille, elle est dramatique aussi pour la jeune femme dont nous respectons les propos. Je l’ai dit ce matin, dans un drame comme celui-ci il y aura une victime profonde, ce sera Dominique Strauss Khan s’il est innocenté, ce sera, bien sûr, cette jeune femme, si les faits sont avérés. Tout commentaire sur les faits n’a aucun sens ; ils n’ont aucun sens car nous ne savons pas. Je pense aujourd’hui que cette jeune femme et Dominique Strauss Khan sont les seuls qui savent, et donc nous devons attendre, pour comprendre, attendre la voix qui nous permette d’avoir la vérité des faits et en tirer, à ce moment là toutes les conséquences.

Ce matin, j’ai remercié chacun des socialistes, parce que nous avons été unis, à la fois, bien sur dans l’émotion et je crois que chacun peut la comprendre, l’émotion et la sidération, mais aussi nous avons été responsables, chacun. Et le second message que je souhaite faire passer aux Français, c’est que nous savons ce qu’est notre responsabilité, et nous savons que la situation de la France, la situation des Français aujourd’hui nécessite que nous continuons ce que nous avons fait depuis 3 ans, avec la feuille de route que nous avons décidé. Je l’ai rappelé ce matin et l’ensemble des dirigeants qui se sont exprimés, j’allais dire, d’une même voix, ont eu le même sens de la responsabilité et une voix unique. Nous devons aujourd’hui, être là où les Français nous attendent, c’est-à-dire dans l’apport de réponses pour redresser notre pays. Pour faire en sorte que la justice revienne au cœur de tout, pour que la France retrouve sa parole dans le monde. Et nous sommes dans le temps du projet, ce temps du projet nous l’avions décidé, il n’y a aucune raison d’en sortir, nous populariserons les propositions du Parti socialiste, nous disons aux Français qu’il existe un autre modèle possible, il y a d’autres propositions, pour redresser notre pays, et pour que vous viviez mieux, voilà ce que nous leurs disons, c’est ce soir ce que j’irai faire à Bordeaux, mais il y a ce soir beaucoup de réunions.

Il y a ce soir beaucoup de réunions partout en France, il y en a demain, il y en aura la semaine prochaine, tous nos responsables sont sur le terrain, proches des Français. Donc, nous nous devons de continuer ce travail pour présenter notre projet que nous adopterons le 28 mai en étant dans la proximité avec les Français. Et puis, nous avons bien sûr un deuxième rendez-vous, nous l’avons fixé et il faut en garder et le principe et le calendrier c’est celui de proposer un candidat ou une candidate qui porteront pour les Français cet espoir et cela conduit à des dépôts de candidature puis à des primaires, vous le savez, au mois d’octobre où nous faisons confiance aux Français pour nous aider à se mobiliser derrière celle ou celui qui porteront leurs espoirs. Et puis, enfin, il y a un autre travail sur lequel je suis fortement engagée, qui est celui du rassemblement de la gauche. Je réunirai d’ailleurs, c’était prévu la semaine prochaine, je ne sais pas si je garderai cette date là, le conseil politique pour parler avec les principaux responsables du point où nous en sommes, de ce travail avec nos principaux partenaires car chacun le sait, nous devons dans cette période être encore plus nous-même, encore plus unis, nous le sommes. Depuis trois ans, nous avons passé beaucoup d’étapes et nous avons réussi à nous unir autour de l’essentiel, c’est-à dire des propositions que nous avons à faire aux français. Nous devons être plus que jamais auprès d’eux, ils en ont besoin, ils nous attendent, et je l’ai vu dans les mots, de beaucoup ces derniers jours et nous devons bien évidemment rassembler la gauche, mobiliser les Français autour du projet qui sera celui des socialistes mais aussi celui de la gauche. Voilà, donc, unité, responsabilité, combattivité. Voilà les trois mots qui sont venus le plus ce matin, il y a l’émotion bien sûr, il y a le bouleversement que chacun ressent, mais il y a notre responsabilité : être à la hauteur et je le dis très simplement aux Français, nous serons au rendez-vous de 2012, le Parti socialiste sera là pour retrouver à la fois la France qu’on aime mais pour faire en sorte que la justice soit au cœur de tout, pour redresser notre pays et pour faire qu’enfin il retrouve sa voix dans le monde, ce qui a fait la fierté des Français depuis toute leur histoire. Merci.

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