Danielle Mitterrrand, la rebelle
Elle nous a quittés.
Sa vie a été un combat politique sans concession, un engagement pour les valeurs de solidarité de la gauche, contre le terrorisme des puissances de l’argent. Elle a été de toutes les luttes pour la défense des peuples opprimés, présente là ou dans le monde, les droits de l’homme sont bafoués.
Relisez les témoignages de ceux qui l’ont approchée :
Une femme qui a mis son engagement au service des libertés et de la dignité humaine (François Hollande).
La France perd une conscience qui savait lui parler en face. Sa lucidité – lucidité prémonitoire sur les excès de la financiarisation ou les dérives de l’Europe – était précieuse. Sa parole intransigeante de refus des compromissions nous manquera (Martine Aubry).
L’expression qui m’est toujours venue à l’esprit pour caractériser la personnalité de Danielle Mitterrand, c’est "l’insoumise". Il m’a toujours semblé en effet que dans d’autres situations où n‘importe qui aurait accepté une dépendance, sa première réaction était la rébellion (Jean Daniel).
Regardant l’action politique comme un devoir, Danielle Mitterrand a fait la démonstration d’une volonté permanente d’agir en faveur des plus démunis de ce monde. Au-delà de son rôle public, elle a su donner l’image d’une femme libre, qui ne pliait pas face aux contraintes et aux contingences (Ligue des Droits de l’homme).
Considérée comme"la mère des Kurdes",Danielle Mitterrand s'est rendue à deux autres reprises au Kurdistan irakien, en 2002 et en 2009 où elle fut accueillie avec tous les honneurs et surtout beaucoup d'affection et de reconnaissance. Dans chaque ville kurde, des écoles et des rues portent son nom. La disparition de Danielle Mitterrand endeuille les kurdes et en particulier les kurdes de France (Luai Jaff pour les kurdes de France)
Elle s'est battue en faveur des déshérités du monde entier, notamment pour enrayer la progression du sida. Elle a défendu la cause Kurde (un des grands combats de sa vie), ou le partage plus équitable de l'eau sur la planète. Parfois, ses initiatives qui ont placé la diplomatie française en porte-à-faux ont été critiquées par des gouvernements étrangers peu enclins à faire le distinguo entre l'épouse du président et la militante. En 1989, elle mécontente la Chine en recevant, au siège de sa Fondation, le Dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains, combattu par Pékin.
En 1990, elle renonce à se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf en Algérie, à la suite des protestations du Maroc. L'Afrique du sud, l'Argentine ou la Turquie se plaignent aussi de ses prises de position. Elle restera dans les mémoires pour avoir embrassé Fidel Castro, chef de l'Etat cubain, sur les marches de l'Elysée, lors de sa visite, en 1995, provoquant ainsi une vague d'indignation… (Le soleil de Dakar)