Les français ne doutent pas de leur identité
Peu de Français sont dupes des arrières pensées électoralistes, à la veille des élections régionales, du débat lancé par Nicolas Sarkozy sur « l’identité nationale ». Ne nous laissons donc pas imposer les termes des débats par la droite, dont l’objectif est d’apparaître comme « propriétaire » de l’idée nationale à l’exclusion des autres forces politiques qui n’aimeraient pas la France comme il le faudrait. Nous devons donc rappeler avec force quelques évidences simples.
Il n’y a pas de plus mauvaise manière de poser la question de la France que sous l’intitulé d’une « identité nationale », lié volontairement au thème de l’immigration, du fait même du douteux ministère qui organise ces débats. Le risque pris sciemment est d’attiser les inquiétudes et de figer une représentation de la nation pour faire durablement de l’immigré un bouc émissaire. Il faut refuser de poser le débat en de tels termes. Car, il s’agit d’une escroquerie intellectuelle et d’une mauvaise action politique. Être français, en effet, c’est unir indissolublement trois dimensions, celle de la reconnaissance juridique bien sûr, qui nous amène à définir notre propre politique de l’immigration, celle du sentiment national, qui nous conduit à souligner les valeurs qui sont communes aujourd’hui, et, comment les faire vivre concrètement, celle de la citoyenneté républicaine avec ses droits et ses devoirs. L’action socialiste, depuis la fin du XIXe siècle, est de ne jamais avoir séparé ces trois composantes, même si elles ne sont pas toujours développées d’un mouvement égal. Et puisque Jean Jaurès sera inévitablement encore une fois détourné par les plumes de Sarkozy, rappelons-nous (et rappelons à la droite), ce qu’il écrivait, dans l’Armée Nouvelle, en 1910 : « Le socialisme se sert de la patrie elle même pour la transformer et pour l’agrandir ».
Hebdo des socialistes n° 549
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