Intervention de Frédéric Puzin : La Ville propose notamment une prime de 10 000 euros pour chaque médecin qui s’installerait à Sèvres. Le montant est trop faible pour être incitatif et les contreparties demandées sont vagues et pas contraignantes. La ville de Sèvres est la plus mal dotée de l’ensemble du département des Hauts-de-Seine dans toutes les catégories d’intervenants médicaux.

C’est l’enseignement qu’on peut tirer des informations chiffrées de l’Etat sur les indicateurs d’accessibilité potentielle localisée pour les médecins généralistes, les infirmiers, les sage-femmes, les kinésithérapeutes et les dentistes. En 2023 comme en 2022, en France, l'accessibilité moyenne aux médecins généralistes de 65 ans ou moins est de 3,3 consultations, visites et téléconsultations par habitant.

En 2023, l'accessibilité moyenne des 10 % des habitants les moins dotés en médecins généralistes est de 1,4 consultation, visite et téléconsultation par habitant. C’est le score de Sèvres.

Celle des 10 % les mieux dotés sont de 5,6 consultations, visites et téléconsultations par habitant, soit 4,1 fois plus que l'accessibilité moyenne des 10 % les moins dotés. La Ville de Sèvres est donc en détresse absolue pour les médecins particulièrement jusqu’à 65 ans :1,4 consultation possible par habitant et par an et si on ajoute les plus de 65 ans, 1,8 visite par an. Nous sommes donc 36ème sur 36 communes en possibilités de consultation en matière d’accessibilité potentielle localisée. Nous sommes 36ème aussi en couverture de soins infirmiers. A 34,6 Emploi temps plein (ETP) pour 100.000 habitants contre autour de 100 ETP pour des villes comme Châtillon, Gennevilliers ou Bagneux. Nous sommes 35ème sur 36 en ETP kinés et 35ème sur 36 en couverture de dentistes . Il faudrait l’installation de 8 médecins généralistes supplémentaires pour simplement rattraper le niveau de couverture médicale de notre voisine Chaville. Il faudrait surtout prendre la mesure du désastre sanitaire.

Intervention de Jean Duplex

L’ordre du jour nous propose de nos exprimer sur la prime d’installation et seulement sur cette mesure. Mon intervention ne porte donc que sur le bienfondé de cette mesure. L’examen de cette mesure en commission financière n’a pas permis de dégager des justifications de cette mesure : « il est prouvé que .. » mais sans preuve, « une amie qui travaille dans un cabinet de recrutement m’a dit que .. ». Cette prime part d’un apriori faux sur les motivations d’installation de jeunes médecins et d’une vision très mercantile des aspirations des êtres humains : l’argent est le facteur d’attraction. Pour les médecins, c’est complètement faux. Sur une année moyenne, seulement 10 à 15% de médecins d’une promotion choisissent la voie libérale. Les autres vont soit dans le secteur salarié soit font des remplacements. Les jeunes médecins rejettent les choix de vie associés au mode d’installation libérale. J’affirme donc que cette prime ne fera pas venir. Elle est trop faible pour être structurante dans une installation (10 000 € pour 6 ans) et sera in fine versée à des médecins qui auront déjà fait leur choix. Elle a donc une utilité sociale pour les Sevriens négative. Je m’opposerai à une prime de ce montant.