Quel espace politique pour le PS

Après son échec électoral de 2017, la question du (re-)positionnement du Parti socialiste s’est imposée avec urgence. De nombreux commentateurs  se  sont demandés  si  le PS réussirait à retrouver un espace dans un contexte politique radicalement transformé.

Malgré l’apparente diversité des orientations politiques dans le paysage actuel, un grand nombre de ces orientations semble être caractérisé par un dénominateur commun : une pensée politique populiste visant à affaiblir l’idée de la représentation politique.


Au cœur des courants dominants, on trouve l’idée d’un peuple uni dont la constitution est freinée par les instances traditionnelles de médiation politique. La France Insoumise entend créer une nouvelle gauche en marge d’une classe politique au service de la finance et qui privilégie la mobilisation dans la rue plutôt que l’opposition parlementaire. Le Front National veut défendre le peuple contre une élite corrompue et «l’étranger». Le populisme dépolitisant et d’extrême-centre (« et en même temps ») du gouvernement incarne la vision d’un peuple uni autour de la réussite individuelle et du progrès, dont les aspirations ne peuvent pas être réalisées par les partis traditionnels, le dialogue social ou le Parlement, mais uniquement par des ordonnances.

 

A cet affaiblissement des institutions représentatives s’ajoute un manque de démocratie au sein des nouveaux mouvements politiques (absence d’élection des instances dirigeantes, procédures de décision opaques…).
Le PS doit proposer une alternative à ces populismes, qui réhabilite l’idée de la représentation et qui porte une vision réaliste de la gauche.

Cette alternative devra reconnaître que la diversité des intérêts nécessite une classe politique qui s’efforce de les transcender en construisant l‘intérêt général. Cette alternative devra également proposer un nouveau compromis entre le capital et la protection sociale, qui tienne compte de la mondialisation de l’économie et des oligopoles numériques, minimise les inégalités, et associe les salariés et le patronat au même projet de création de richesse, au lieu de les opposer.

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