GPSO : Grand Paris Seine Ouest ou Gérons Peinards Sans Opposition
La communauté d'agglomération GPSO (Grand Paris Seine Ouest), fusion d'Arc de Seine et Val-de-Seine, est née. Nous réclamions cette fusion depuis l'origine. C'est fait. Dont acte. Le territoire que recouvre cette fusion, de Vanves à Ville d'Avray, est cohérent. Les ressources en taxe professionnelle sont, sur le papier du moins, énormes.
De vrais projets pourraient naître. Nos élus en proposent, sur le logement, les transports, les services, le sport et la culture, le développement durable, agrandissement de la piscine de Sèvres, navettes urbaines, construction de plus de logements sociaux, transports collectifs en site propre€¦ Seront-ils entendus ? Les 7 maires de droite qui dirigeront cette intercommunalité sauront-ils dépasser leurs petites rivalités municipales pour créer un réel esprit communautaire, une véritable cohérence de territoire ? Nous le saurons bientôt, ils sont au pied du mur.
La grande incohérence de cette fusion réside dans sa gouvernance. Alors que la nouvelle intercommunalité aura à investir des sommes considérables dans les domaines qui touchent la vie quotidienne de tous (voirie, espaces verts, transports€¦), les oppositions municipales y seront notoirement sous-représentées. Ainsi, aujourd'hui, sur les 84 conseillers communautaires, seuls 7 sont socialistes (aucun pour Issy-les-Moulineaux ou pour Vanves), et il n'y siège aucun représentant des Verts. Rappelons pourtant que la gauche représente 40% des électeurs sur le territoire de la nouvelle intercommunalité. Il s'agit bien là d'une volonté délibérée de certains maires, qui s'appuient, pour se justifier, sur le fait que l'intercommunalité est un établissement public et non une collectivité territoriale *. Or, à ce niveau de population (300 000 habitants) et ce niveau de richesse (130 millions d'euros de budget), l'intercommunalité est bien un nouvel échelon politique entre les communes et le département. Nous demandons a minima, que la proportionnelle municipale soit respectée dans toutes les communes pour la désignation des conseillers communautaires. Cela assurerait quand même une majorité de 70 % pour l'UMP. Ce n'est pas si mal, non ? Sauf à ce que Monsieur Santini et consorts ne soient tranquilles que lorsqu'ils sont assurés d'une majorité à plus de 90% ! Est-ce là notre idéal démocratique ?
Peut être que GPSO signifie en fait : Gérons Peinards Sans Opposition
* Dans une collectivité territoriale (ville, département, région), le conseil est obligatoirement élu au suffrage universel. Dans un EPCI, le conseil est désigné par les conseillers municipaux qui le composent. Ainsi, si la majorité qui dirige un conseil municipal refuse de mandater un élu de l'opposition à l'EPCI, elle peut le faire sans difficulté, puisqu'elle est majoritaire au moment du vote.