Avis sur le projet de Schéma Directeur de la Région Ile-de-France
Intervention de Frédéric Durdux au Conseil municipal du 11 avril 2013
Le Conseil Régional met en révision le Schéma Directeur de la Région (SDRIF), document définissant les orientations stratégiques en matière d’occupation des espaces, de transports, de logement, développement économique ou encore d’environnement pour la Région Ile-de-France à l’horizon 2030. La procédure de révision prévoit la consultation et l’avis des Conseils Généraux. Le SDRIF représente un enjeu majeur pour notre région. Si nous avons remercié le Maire de Sèvres d’avoir mis ce point à l’ordre du jour du Conseil Municipal de Sèvres du 11 avril alors que cela n’était pas obligatoire, nous avons aussi souligné que l’avis présenté par le Maire représentait une grande divergence de vue entre la droite et la gauche sur les orientations stratégiques de la région.
Nous avons aussi indiqué que nous nous demandions si les auteurs de l’avis présenté étaient eux mêmes convaincus des remarques émises tant les contorsions de raisonnement et contradictions du texte présenté sont frappantes.
Je voudrais tout d’abord rappeler que l’élaboration du SDRIF est une compétence régionale, qui représente la vision stratégique sur l’évolution de la Région à l’horizon 2030 afin d’en assurer un développement harmonieux. Il est de la responsabilité de la Région à veiller un bon équilibre entre les territoires. Je rappelle qu’à ce titre, le Conseil Régional prépare l’Ile-de-France à une augmentation de population régionale selon le scénario haut des évolutions démographiques, soit 2 millions d’habitants de plus d’ici 2030 en Ile-de-France. L’ambition de la Région n’est ni plus ni moins de faire en sorte que l’offre de logements soit disponible pour faire face à cet accroissement, qu’elle le soit de façon équilibrée entre les différents territoires de l’Ile de France, et que des moyens de transports fluides et efficaces soient disponibles. Le Conseil Régional souhaite que 90% des Franciliens se trouvent à moins de 2km d’une gare.
Dans l’avis qui nous est présenté ce soir, Il est sidérant que la droite s’en tienne encore à des concepts archaïques s’opposant à un rééquilibrage est/ouest en Ile-de-France comme le souhaite le Conseil Régional. Tout se passe comme si la droite des Hauts de Seine considérait que l’on doive concentrer toute la vie économique de l’Ile de France sur son territoire… Le résultat de cet archaïsme est que chaque matin, des centaines de milliers de franciliens convergent vers notre département, dans un grand inconfort, en saturant les moyens de transport, qu’ils soient publics ou individuels; qu’il est impossible pour la plupart des Franciliens travaillant dans les Hauts de Seine d’y résider. A titre d’exemple GPSO concentre 4% des emplois d’Ile de France, pour 2,5% seulement de la population… C’est ce type de déséquilibre qui rend la vie impossible pour une grande partie des Franciliens. C’est ce type de déséquilibre que la région veut en effet corriger d’ici 2030 et il est choquant que le Conseil général des Hauts de Seine s’y oppose… Sur notre territoire, un rattrapage de l’offre de logements par rapport à celles de bureaux (qui d’ailleurs ont beaucoup de mal à se vendre, 100000M2 de bureaux ne trouvent pas preneur sur Boulogne) doit s’opérer. L’objectif préconisé par la Région pour opérer ce rattrapage est de créer 3,1 logements pour un emploi sur GPSO contre 2,5 en Ile de France. Ce rééquilibrage est une préconisation logique et extrêmement saine.
Il est choquant de voir que le Département et GPSO, tout en favorisant le déséquilibre dont on vient de parler au préjudice de l’offre de logements qui rend l’immobilier inabordable sur notre territoire, s’oppose à l’objectif régional de 30% de logements sociaux. Il est vrai que le PLH de GPSO, dont nous avons récemment discuté en Conseil municipal, n’a même pas pour ambition de revenir vers un niveau de logement social de 25% imposé par la loi, et que les constructions prévues ne permettront aucun rattrapage sur ce taux. Il ne suffit pas de prétexter les insuffisances de GPSO pour contester l’objectif de la région. Ce qu’il faut c’est corriger les insuffisances de GPSO.
Il est également surprenant que l’on s’étonne que la Région préconise de construire prioritairement autour des gares…. On ne peut pas demander à bénéficier de 3 gares du réseau Grand Paris Express sur GPSO et préconiser d’aller construire des logements à des kilomètres de là, en forêt ou sur les coteaux, ce serait absurde…. Nous rappelons que les Franciliens veulent habiter à proximité des transports en commun, c’est tout à fait normal.
Il est surprenant encore de lire que le SDRIF mettrait en péril l’équilibre paysager de notre territoire alors qu’au contraire les règles du SDRIF pour préserver la disparité des paysages sont très strictes. C’est d’autant plus surprenant de lire de telles allégations de la part de ceux qui ont bétonné à La Défense, qui bétonnent encore les berges de la Seine avec la Rd7, qui s’apprêtent à bétonner le coeur de l’Ile Séguin, ou encore qui ont rendu les deux tiers du Parc de Saint Cloud constructible en approuvant la révision du PLU de Saint Cloud.
En ce qui concerne les Territoires d’Intérêt Métropolitains (TIM), il est tout à fait logique que le Conseil régional ait regroupé GPSO au sein de l’ensemble appelé Val de Seine, puisque les maux et faiblesses de ces territoires sont homogènes : hypertrophie de l’offre de bureaux au détriment de l’offre de logements. Ces TIM doivent faire l’objet des mêmes orientations visant à accroitre la part de logement dans les opérations de construction. La Région souhaite que l’offre en logement augmente, que les déplacements trajets travails soient réduits, et les territoires du TIM Val de Seine, et donc GPSO, prennent leurs responsabilités en ce sens devant les générations futures. Il serait désastreux de s’obstiner dans une logique différente qui complique à l’envie la vie des franciliens et qui affame les populations en logements.
Pour ces raisons nous votons contre la proposition d’avis défavorable qui est présentée.
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