Projet de plan local d’urbanisme intercommunal au Conseil municipal du 14 mars 2024
Intervention de Frédéric Puzin, conseil municipal du 14 mars 2024
Le Plui est un document d’urbanisme. Les grands objectifs
∘ Un territoire préservant la qualité de son cadre de vie,
∘ Un territoire durable et résilient qui œuvre en faveur de la transition écologique,
∘ Un territoire attractif et accueillant.
-Ne peuvent être jugés uniquement au prisme sévrien.
C’est un règlement opposable. Nous souhaiterions qu’à l’image de nombreuses communes, dont nos amis de Chaville, les autorisations d’urbanisme soient consultables numériquement sur le site de la Ville. Actuellement elles sont dispersées sur plusieurs panneaux extérieurs à la mairie et difficiles de lecture, de chronologie etc. Les tableaux regroupant les demandes déposées, en cours d’instruction (dépôt) et le tableau regroupant les demandes accordées ou refusées (publicité) comme les éléments des projets.
Actuellement règlement et zonage ne sont pas accessibles sur le guichet numérique de la Ville.
Nous souhaitons que nos villes soient apaisées, offrent des logements accessibles à toutes et tous et permettent à l’ensemble de la population, aujourd’hui comme demain, d’affronter et de s’adapter à la crise climatique et énergétique à l’œuvre.
Il faut rendre justice au travail important qui a été accompli. Je vous renvoie aux annexes aux cahiers patrimoniaux, aux continuités écologiques, aux diverses OAP etc. Il y a moult bonnes choses qui peuvent expliquer que dans un moment d’égarement on vote pour.
Je n’ai pas bien compris la délibération et particulièrement son annexe qui en 6 pages tente d’expliquer ce qui est incompréhensible dans le document d’origine. Quel statut pour l’annexe ? Je suis perplexe qu’il faille six pages pour interpréter un règlement surtout que celle-ci simplifie la compréhension des sévriens.
Donc, je ne vais pas insister sur les avancées réelles de ce nouveau document d’urbanisme mais plutôt faire quelques remarques aimables sur ce qui pourrait pécher.
GPSO : 39% d’espaces verts et de forêts. Au rond-point Marcel Sembat on en est très loin. Là où il y a du vert il y a beaucoup moins de densité et nos « espaces verts » sont menacés par une sur fréquentation comme la forêt de Meudon et par des pratiques de gestion forestière destructrices.
On vante une moyenne entre zones bâties et espaces verts. Trappes est beaucoup plus « verte » que Voisins-le-Bretonneux ou Le Chesnay. Les indicateurs de moyenne ne veulent rien dire.
Sèvres n’est pas une Ville verte. C’est une ville dense de banlieue parisienne, une ville d’immeubles au relief tourmenté, avec un urbanisme de bas coût, des linéaires commerciaux pas très haut de gamme, une victime du bétonnage et de la voiture. Les mobilités sont difficiles.
Il y a une fracture entre les secteurs pavillonnaires et le gros de la population plus entassé autour de la RD910.
L’objectif de « préserver la qualité de son cadre de vie » laisse entendre que celui-ci est de qualité.
Le diagnostic est souvent juste et accablant : la plupart des habitants de GPSO et de Sèvres vivent dans des contextes de pollutions sonore, chimique, visuelle, lumineuse. Au niveau des pollutions, nous sommes aux premières loges, le territoire est un des plus pollués d’Ile-de-France même si celle-ci est en diminution.
Curieusement la loi du marché nous indique que les villes les plus polluées et les plus denses sont aussi les plus recherchées : la qualité du maillage de transport en commun y fait beaucoup.
Sèvres plus particulièrement souffre d’un accès très difficile au Pont de Sèvres la mobilité des transports en commun étant empêchée tout le long de la RD910.
Rien n’apparaît vraiment pour les éliminer au contraire de la durabilité et de la résilience annoncées. Il y a un fossé entre diagnostic et remédiations.
Les responsables de ce Plui, maires des villes n’ont gelé aucun projet bétonnant aboutissant le plus souvent à la destruction des derniers « ilots de fraicheur ».
Il faut une diminution drastique des surfaces minéralisées.
La lutte contre l’artificialisation des sols est primordiale et elle doit s’étendre à toutes nos actions politiques et la Région Ile-de-France conduit la pire politique dans ce domaine en réduisant les objectifs de non-artificialisation au minimum.
« L’accès aux berges de Seine » et « aux forêts » signifie bétonnage et minéralisation. On ne doit pas rendre accessible tout le territoire à l’être humain. Il faut préserver des espaces « naturels ». Et même le préfet semble mettre l’accès aux berges comme étant une avancée écologique.
La note d’enjeu du préfet est arrivée le lendemain du vote du conseil du territoire et fragilise l’ensemble du projet ; on ne me fera pas croire que des réunions n’avaient pas déjà alerté les élus, mais nous pouvons en tenir compte ici.
Cette note d’enjeux est presque exclusivement consacrée au logement et particulièrement social. Son manque est criant.
La priorité accordée aux bureaux est d’un rapport quasiment de 4 à 1 entre logements et bureaux sur le territoire alors qu’il devrait être de 3 à 1.
Le logement est la première des priorités à avoir. Monsieur Baguet nous a donné une évaluation terrifiante du nombre de locations saisonnières, 3000 logements concernés à Boulogne-Billancourt. Autant de locations gelées.
Construire du logement ou préserver le cadre de vie, pas compris la corrélation. Un cadre de vie formidable est offert dans des villes denses.
Le Préfet nous tape sur les doigts en termes de logements, sur BB et Ville d’Avray c’est un gros problème comme à Vanves et Marnes-la-Coquette. Ville d’Avray qui a le foncier mais s’accroche à la théorie du village et Boulogne qui nie en avoir, qui en a eu énormément et n’a jamais considéré que le logement social devait être une priorité au point de stagner à 14%. La désindustrialisation de Boulogne s’est accompagnée de friches industrielles nombreuses qui ont laissé place à des bureaux et plus récemment à des immeubles de haut standing. La responsabilité des maires depuis Morizet, Alphonse Le Gallo est énorme dans ce domaine.
Il manque des objectifs clairs de production de logements sociaux, des secteurs identifiés
Les maires, les yeux mouillés, sanglotent qu’ils ne peuvent rien car les habitants ne veulent pas de logement social et qu’ils n’ont pas de foncier. Quand ils avaient du foncier, ils ne produisaient pas de logement social. On peut faire des transformations massives de bureau en logements. Construire la Ville sur la Ville, investir les proximités de gares.
Prioriser les plus grands logements. Là, on voit que les plus grands logements seront encouragés et c’est déterminant surtout s’ils sont sociaux.
GPSO devrait produire 2000 logements par an. Elle n’en fournit que 1650 et est systématiquement en dessous des obligations fixées par le Scot.
Les familles et les ménages à revenus moyens ou modestes ont été chassées de GPSO depuis le début des années 80.
Le Plui doit permettre plus nettement toutes les rénovations sur les coteaux des villes.
Il faut utiliser l’existant pour des réhabilitations, élévations, rénovations sans nouvelles artificialisations des sols.
Mais ce qui nous caractérise c’est l’érosion lente et inexorable de la démographie, il y a de moins en moins d’enfants, les services publics associés se délitent. Il y a un manque de logements pour les familles qui n’est pas pris en compte. On privilégie les petits appartements de 2 pièces que ce soit dans le privé ou le social. C’est plus profitable et pour les investisseurs et les statistiques du logement social portent sur le nombre de logements et pas sur les surfaces ce qui serait plus juste. Et Sèvres est la seule commune à ne pas vouloir mesurer si 25% des surfaces des logements sur la commune est bien consacrée à du logement social.
Nous voterons le Plui quand les objectifs de logements sociaux seront atteints.