Réforme des retraites : mettre à contribution les revenus du capital
Les 7 et 23 septembre des millions de personnes ont fait grève et défilé contre le projet de loi sur la réforme des retraites. Il s’agissait aussi symboliquement de dire non à la suppression d’une des conquêtes sociales les plus importantes du premier septennat de François Mitterrand : le droit pour chacun de prendre sa retraite à 60 ans.
Personne ne conteste qu’il faille revoir le financement de notre système par répartition pour le sauvegarder. Le projet de loi ignore que l’espérance de vie d’un ouvrier est de 7 ans plus courte que celle d’un cadre. Il ne tient pas compte non plus des carrières longues de ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, ni de la pénibilité différente des métiers exercés, ni des carrières souvent incomplète des femmes. Que dire aussi d’une réforme qui demande aux plus de 50 ans de travailler plus longtemps alors que beaucoup d’entre eux, dans le privé, vont de contrats de reconversion en préretraites ? La réforme proposée est injuste et pénalise une nouvelle fois les plus modestes parmi les travailleurs.
Surtout, elle fragilise encore un peu plus le pacte entre générations sur lequel repose la répartition. Ce pacte dit en substance aux jeunes : « Travaillez et cotisez aujourd’hui pour payer les retraites de vos aînés, demain vous bénéficierez à votre tour du système ». Mais en voyant que leurs parents devront, si la réforme est mise en œuvre, travailler encore plus longtemps pour bénéficier d’une retraite pleine, ne seront-ils pas tentés de se tourner vers des solutions plus individualistes comme la capitalisation ?
Il faut donc une autre réforme. Le parti socialiste propose que les revenus du capital et pas seulement ceux du travail soient mis à contribution. Il propose aussi de permettre à chacun de partir à la retraite, s’il le souhaite, une fois atteinte une certaine durée de cotisations comme en Allemagne.
Pourquoi ne suivrait-on pas cet exemple ?