La réforme des retraites : un impôt sur la vie des plus modestes

Comme des millions d’autres personnes, les socialistes de Chaville et de Sèvres ont manifesté contre la réforme des retraites voulue par le Président de la République. Emmanuel Macron, avec le gouvernement d’Élisabeth Borne, veut en effet imposer aux Françaises et Français de travailler deux années supplémentaires.

 

Repousser l’âge légal de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, n’a rien d’inéluctable puisque la trajectoire financière de notre régime par répartition est maîtrisée, comme l’a rappelé le président du Conseil d’orientation des retraites lui-même, au grand dam de la Première ministre.


Cette réforme, si elle était adoptée, creuserait les inégalités car ce sont les plus modestes, et particulièrement les femmes, qui en paieraient le prix fort. Les plus modestes, parce qu’ils ont très souvent commencé à travailler tôt et qu’ils exercent souvent les métiers les plus pénibles, ceux des ‘premiers de corvée’. Les femmes parce qu’elles ont souvent des carrières hachées ou incomplètes qui leur imposent de travailler plus longtemps pour avoir toutes leurs annuités. Toute réforme qui consiste à allonger l’âge légal de départ à la retraite défavorise de facto davantage les femmes.

 

Contrairement à ce qu’affirme le Gouvernement, dans le texte de loi qu’il a soumis au Parlement, les reculs sont majeurs et les avancées introuvables. Bien des promesses brandies par la macronie s’évanouissent dès lors qu’elles sont regardées de près comme en témoigne la communication erratique du Gouvernement sur le nombre annoncé de bénéficiaires de la pension minimale de 1200€ par mois.

 

A l’Assemblée nationale comme au Sénat, les élus socialistes et l’ensemble des forces de gauche ont montré leur détermination à combattre avec force cette réforme de régression sociale. Et ce d’autant plus qu’elle est imposée de façon brutale. En effet, passant par le budget rectificatif de la Sécurité́ sociale (PLFSS), le gouvernement a recours à l’article 47-1 de la Constitution pour réduire à peau de chagrin le débat parlementaire. Au Sénat, le Gouvernement en a rajouté en recourant à la procédure du vote bloqué (article 44-3 de la Constitution) qui empêche de facto toute discussion sur les amendements présentés par l’opposition. Enfin dernier épisode en date, le gouvernement n’a pas eu le courage de soumettre le texte issu de la commission mixte paritaire au vote des députés, préférant recourir une nouvelle fois à l’article 49-3, véritable déni de démocratie.

 

Quoi qu’il arrive maintenant, ce passage en force laissera des traces, tant le report injustifié et injuste de l’âge légal de départ à la retraite suscite un rejet massif dans le pays.

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